Publié le 25 Jun 2019 - 22:52
RESSOURCES FISCALES

Solutions pour une bonne gestion des recettes

 

Face à la circulation d'importants flux illicites financiers en Afrique et les différentes formes de fraudes fiscales au Sénégal, le réseau africain pour la justice fiscale a décidé de sensibiliser les citoyens.

 

Les nombreuses pertes fiscales notées ces dernières années sont un frein au développement des pays africains. Et au Sénégal, près de 80% du budget national sont couverts par les taxes et autres revenus fiscaux. Fort de ce constat, le réseau africain pour la justice fiscale et le Forum civil organisent, depuis hier, la sixième édition de l'Académie internationale de la fiscalité. Une session de formation qui réunit les différentes composantes de la société sénégalaise et africaine (universitaires, journalistes, société civile, l'administration, le secteur privé) pour échanger sur l'important flux illicite de richesses en Afrique subsaharienne. Il s'agit en d'autres termes de former les citoyens quant à la valeur du fisc qui constitue un pilier dans la mobilisation des ressources. 

Durant cinq jours (du 24 au 28juin) de sensibilisation, les participants seront outillés pour demander la transparence dans la gestion de ces recettes et lutter contre les différentes formes de fraudes fiscales, chacun dans son domaine d'activité. En effet, le domaine fiscal souffre d'un déséquilibre entre les impôts directs et indirects. "La collecte globale de fisc est en deçà de ce que l'on devait avoir. Dans un contexte de découverte de pétrole et du gaz, il urge de mettre en place des mécanismes pour lutter contre le flux financier illicite. Ces mécanismes fiscaux justes et équitables ne doivent cependant pas altérer l'attractivité de notre pays", a déclaré Mamadou Dia, représentant du ministre de l'Energie.

Il estime que l'exploitation de ces ressources naturelles requiert des prélèvements fiscaux qui doivent être répartis de manière équitable.  

En outre, l'évasion fiscale et le système des paradis fiscaux développés par beaucoup de Sénégalais et entreprises les plus riches, créent une hémorragie de richesses qui fait dire aux autorités qu'il est temps d'agir. Toutefois, le coordonnateur du Forum civil Birahime Seck pense que d'autres aspects doivent aussi être surveillés. "Le plus important, aujourd'hui, est la publication de tous les rapports du domaine fiscal, afin que les Sénégalais sachent ce qu'il en est réellement. Chaque année, 50 milliards de dollars de pertes fiscales sont enregistrées, en Afrique subsaharienne. Il y a un besoin pour ces pays, si l'on prend en compte l'installation d'une criminalité transfrontalière, de rationnaliser davantage les dépenses publiques au-delà de la mobilisation des ressources", a-t-il affirmé. Avant de poursuivre : "Au Sénégal, nous avons besoin de l'application effective des mesures annoncées par le gouvernement en termes de rationalisation des dépenses publiques."

Selon lui, cela ne peut se faire, sans la maitrise du patrimoine de l'Etat, la gestion de l'eau et de l'électricité et celle du parc automobile.

Partition des corps de contrôle

D'autre part, le Forum civil pense que les corps de contrôle sont tenus de faire convenablement leur travail en toute liberté et aussi de publier régulièrement leurs rapports. Chose qui ne se fait pas, depuis plusieurs années. Et le coordonnateur du Forum civil d'insister : "Il faut que ces corps de contrôle s'exercent à la politique de redevabilité. Il faut impérativement que les populations aient connaissance des rapports émis."

En effet, ces organes chargés de veiller à la bonne gestion de ces ressources émettent des rapports très souvent mis dans les tiroirs.  Pour venir à bout de ces toutes ces contraintes, le représentant du directeur général des impôts, Amadou Abdoulaye Badiane, préconise un dialogue entre les différents acteurs, ce qui devrait permettre de trouver des solutions durables. A l'en croire, malgré la réforme du code général des impôts, de grosses pertes persistent.

EMMANUELLA MARAME FAYE

 

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