Publié le 28 Jun 2019 - 20:01
AIDE HUMANITAIRE

Situation alarmante dans le Sahel

 

Dans le Sahel, plus de 15,3 millions de personnes sont affectées par les violences armées. Les moyens de subsistance et les services de base sont quasi inexistants. Pourtant la réponse humanitaire fait défaut. En conférence de presse hier le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires a plaidé pour une mobilisation de fonds.

 

A six mois de la fin de l’année, la collecte de fonds n’a donné que 22% des ressources nécessaires à l’aide humanitaire au Sahel. C’est dire que les fonds disponibles sont bien en deçà des besoins. L’urgence humanitaire dans cette partie de l’Afrique requiert un financement total de 2,4 milliards de dollars. Un montant pour venir en aide à près de 15 millions de personnes. Le Burkina Faso, le Mali, au Niger, le nord du Cameroun, le Tchad et le nord-est du Nigeria comptent les communautés les plus affectées en raison de la violence armée qui y règne en plus des effets du changement climatique. La directrice régionale du Conseil norvégien pour les réfugiés Marianne Irion, décrit une situation ‘‘extrêmement grave et sans précédent’’.

Dans le Sahel, ce sont plus de sept millions de personnes qui sont en proie à l’insécurité alimentaire, cinq millions d’enfants souffrent de malnutrition et plus de quatre millions de déplacés. Toujours dans ces zones 4000 écoles ont fermé leurs portes et mis à la rue 900 000 élèves. Ainsi, le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires sonne l’alerte quant à l’urgence de réunir les fonds nécessaires. ‘‘Imaginez que la moitié des Sénégalais souffre d’insécurité alimentaire, sept millions c’est un chiffre assez élevé’’, insiste Liz Ahua, représentante régionale du Haut-commissariat pour les réfugiés.  ‘‘Nous sommes là aujourd’hui pour intensifier nos appels. Ceux-ci ne s’adressent pas uniquement aux donateurs traditionnels c’est aussi aux Africains de se mobiliser. Nous faisons appel aux banques. Car, si on n’a pas les ressources cela veut dire que la crise alimentaire va s’aggraver et les communautés manqueront d’eau et de nourriture. Tout le monde est concerné nous invitons les structures privés et même les tierces personnes à participer à cette collecte de fonds’’, poursuit-elle. L’ensemble du Bureau s’accorde sur le fait que la levée de fonds n’est plus une affaire gouvernementale.

Des obstacles à surmonter

Evoquant un risque de débordements au-delà du Sahel les agences des Nations unies et les Ong internationales humanitaires affirment qu’il faut aussi s’attaquer aux causes profondes des crises que traverse la région. Ce qui devrait permettre une résolution durable. D’autre part, lors de leurs interventions, les agents de l’aide humanitaire sont très souvent victimes d’attaques de la part des groupes armés, ce qui rend difficile leur action. Par ailleurs, il se trouve que les opérations militaires gênent à un double niveau la réponse humanitaire. Selon Marianne Irion, ‘‘ l’accès humanitaire continue d’être menacé. L’insécurité et les restrictions imposées pendant les opérations militaires entravent l’acheminement de l’aide. Face à ces difficultés, nous devons insister sur les principes humanitaires. Nous nous devons de rester et aider les communautés affectées où qu’elles se trouvent’’.

Des principes au nom desquels le directeur régional d’Action contre la faim, Mamadou Diop, plaide pour une séparation entre l’action humanitaire et militaire. En effet, sur le terrain des militaires se retrouvent à distribuer des vivres. Un fait relevant selon lui d’une instrumentalisation de l’aide humanitaire. ‘‘Moi je dis qu’il faut faire le distinguo. Lorsque vous tapez de l’autre côté et que vous revenez distribuer une aide, c’est parce que vous cherchez une certaine crédibilité aux yeux des populations. Et nous, nous sommes souvent assimilés à des militaires.

Ce qui est parfois la cause des attaques. Puisque tous nous utilisons les mêmes moyens de déplacement, il est difficile de nous identifier à une certaine distance’’, ajoute-t-il. A l’en croire, en zone de conflit, l’accent est majoritairement mis sur la sécurité que sur l’accès des populations aux services de base. Aujourd’hui le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires compte promouvoir les pratiques endogènes de résilience développées par les populations touchées. Tant au niveau alimentaire que de la préservation de la paix.

EMMANUELLA MARAME FAYE

 

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