Publié le 4 Jul 2019 - 02:32
ACCORDS SIGNES, GESTION DU MINISTRE DE LA SANTE

And Gueusseum reprend la lutte

 

L’Alliance des syndicats autonomes de la santé/And Gueusseum reprend du service. Elle compte suspendre sa période de trêve pour dénoncer le ‘’népotisme, la médicalisation et la conspiration’’ qui prévalent dans le secteur de la santé.

 

Des nominations et affectations arbitraires, un ministre fermé à toute demande de rencontre… Autant de travers dénoncés hier par l’Alliance des syndicats autonomes de la santé/And Gueusseum, en conférence de presse.

Après son retrait de la scène médiatique, depuis l’appel au calme du président de la République, ses membres reprennent la lutte syndicale pour, disent-ils, rappeler à l’autorité suprême ses engagements (du 11 janvier 2019), mais aussi et surtout déplorer la gestion du ministre Abdoulaye Diouf Sarr.

L’autorité suprême avait promis d’apporter des réponses à leurs revendications financières dont le régime indemnitaire, courant avril.

 En outre, le secteur de la santé souffre d’un manque crucial de médecins spécialistes, fortement ressenti dans les régions. Pourtant, selon la centrale syndicale, près de 87 % des médecins occupent des postes administratifs, au lieu de pratiquer la profession. ‘’Les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Aujourd’hui, tous les médecins sont des directeurs d’établissement de santé. Pourtant, il y a des gens formés pour occuper ces postes administratifs, mais qui chôment. Un médecin doit pratiquer ce qu’il a le mieux appris. C’est sur ce terrain qu’on a besoin de lui’’, lance Mballo Dia Thiam, Président de l’alliance.

Selon lui, seulement 13 % des cadres administratifs se trouvent à ces postes qui leur sont pourtant dédiés.

Il semblerait également que la médicalisation du système administratif soit l’effet de nominations arbitraires du ministre de la Santé qui sera tenu responsable de tout réchauffement du climat social. ‘’Aucune rationalité, ni aucune logique ne sous-tendent les récentes nominations de directeurs d’établissement public de santé, sinon le népotisme et le clanisme’’, ajoute-t-il.

Un combat sur plusieurs fronts

Dans le district de Linguère et de Diouloulou, des contractuels et des agents communautaires seraient victimes d’affectations arbitraires, selon une même décision. Une ordonnance portant signature du préfet qui n’a aucun pouvoir d’affectation.

En effet, selon les règles de redéploiement, ces deux groupes de travailleurs de la santé sont régis par des textes différents et la procédure doit être planifiée et non brutale. Comme ce qui se passe à Linguère où une infirmière contractuelle est, selon l’alliance, ‘’victime de violences morales et verbales de la part du médecin chef de district, Dr Ndoye’’. Pour cause, elle refuse son affectation.

Par ailleurs, d’un point de vue économique, And Gueusseum déplore les salaires de misère versés aux agents de santé communautaire, en contrepartie d’un travail pénible et source de bien de revenus. ‘’Pendant que ceux qui sont à la tête des comités départementaux de santé amassent des millions, ces derniers se retrouvent avec 25 000 ou 15 000 F comme salaire. Pourtant, ce sont eux qui font le boulot. C’est injuste’’, se désole M. Thiam.

Les syndicalistes ou encore ‘’sentinelles du système’’ invitent l’Etat à réagir, face au poids de la dette engrangée par la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna). Ils demandent également ‘’l’ancrage effectif de l’hôpital Abass Ndao de Dakar dans le parc hospitalier’’, la formation des techniciens supérieurs en santé, ainsi que l’érection du centre Talibou Dabo en établissement public de santé non hospitalier, surtout que son directeur a été récemment nommé par décret au lieu d’un arrêté.  

Face à tout ce qui précède, l’Alliance des syndicats autonomes de la santé entend reprendre la lutte jusqu’au respect des accords signés. ‘’Nous ne sommes pas des va-t’en guerre. Nous espérons une réaction du président de la République et invitons le ministre Abdoulaye Diouf Sarr à revoir ses agissements’’, conclut son président.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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