Publié le 11 Feb 2025 - 19:02
UCAD

Retour sur les raisons des affrontements

 

L'université Cheikh Anta Diop de Dakar a renoué, ces derniers jours, avec les affrontements entre forces de l'ordre et étudiants qui réclament le paiement de leurs bourses. 

 

Après l'université Assane Seck de Ziguinchor, il y a quelques mois, c'est au tour de Cheikh Anta Diop de prendre le relais de la contestation. Ces derniers jours, les allées de l'avenue Cheikh Anta Diop de Dakar ont renoué avec les affrontements violents entre forces de police et étudiants. À l'origine, c'est surtout les retards dans le paiement des allocations pour les étudiants en Master.

Membre du Collectif des amicales de l'Ucad, Serigne Gakou Aidara est revenu sur les raisons de ce mouvement d'humeur. Selon lui, il faut remonter au mois d'octobre pour comprendre ce qui est en train de se passer. “D'abord, il faut préciser que ces gens sont restés sans leurs bourses, de septembre 2023 à octobre 2024. En octobre dernier, à la suite du mouvement d'humeur, l'autorité avait promis de payer les bourses au mois de février 2025. Il avait évoqué le fait que ces derniers n'étaient pas pris en compte dans le budget passé et que du fait de l'importance de l'enveloppe, il fallait attendre jusqu'en 2025 pour que cela soit pris en compte”, expliquait-il face aux journalistes. 

C'est donc fort de cette promesse qu'ils avaient sursis à leur mot d'ordre dans l'espoir d'être payés cette année par les nouvelles autorités. Malheureusement pour eux, au démarrage des paiements, on leur fit savoir, contre toute attente, qu'ils ne sont pas prioritaires. Gakou Aidara : “Nous avons constaté qu'au démarrage des paiements, bien que ces étudiants figurent dans les états des paiements, ils n'ont pas encore reçu leurs bourses, parce que les autorités soutiennent vouloir payer les mensualités d'abord, avant de se pencher sur le sort de ces étudiants. Pour nous, il ne doit pas y avoir de différence entre les étudiants qui doivent recevoir leurs mensualités et ceux qui attendent leurs arriérés. Si, par extraordinaire, il y a des gens qui doivent avoir la priorité, c'est au contraire ceux-là qui attendent depuis tant de mois.” 

Du côté des autorités, rapportent les étudiants, on promet de payer progressivement. Sauf que les parties n'ont pas la même compréhension de “paiements progressifs”.

Paiement progressif, selon M. Aidara, ne doit pas signifier payer les uns à la suite des autres, les arriérés à la suite des mensualités. “On doit payer tout le monde. Rien ne justifie le fait de vouloir payer d'abord les mensualités, d'autant plus que nous avions des engagements fermes des autorités. Elles n'ont qu'à tenir leurs promesses, au lieu de passer leur temps à trouver des excuses. Elles sont là pour trouver des solutions aux problèmes”, peste celui qui a porté la parole du collectif. 

Au total, c'est un nombre de 4 000 étudiants qui sont concernés par ces problèmes. Certains ont commencé à recevoir certes, mais pas la totalité de leur dû. “On leur a donné juste un mois alors qu'ils s'attendaient au rappel”, soutient Gakou Aidara. Encore que ce nombre est infime par rapport à tous ceux qui attendent avec impatience de rentrer dans leurs fonds.

Pour les responsables du collectif, il ne saurait être question d'accepter d'attendre la fin des paiements des mensualités pour se pencher sur leurs cas. Ils soutiennent être prêts à utiliser tous les moyens pour la satisfaction de leurs revendications qu'ils jugent légitimes. 

Le collectif entend durcir le ton et rappelle que la bourse de l'étudiant n'est pas un caprice, mais un soutien à la fois social et pédagogique pouvant lui permettre de mener convenablement ses études. 

Ablaye Touré (stagiaire)

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