Le ras-le-bol des travailleurs
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Le Syndicat national des Gens de Mer offshore pétrole et gaz a tenu une conférence de presse ce lundi au Siège de la CNTS, à la Maison Madia Diop hier. Le travailleurs du secteur ont fait part des difficultés rencontrées.
Basta ! Disent les travailleurs de mer offshore pétrole et gaz. Face aux difficultés auxquelles leur secteur fait face, ils ont monté le ton afin que leurs revendications légitimes soient audibles auprès des autorités. “Ce qu'il y a lieu de dénoncer d'abord, c'est la non-application de la loi sur le contenu local dans le secteur du pétrole et du gaz qui donne des privilèges en matière de recrutement aux travailleurs sénégalais sur les plateformes. Dire qu’il suffit d'organiser le secteur maritime pour pallier le problème de l'emploi. Avons-nous un décret d'application de la loi ?”, affirme le secrétaire chargé de l’offshore Meissa Mbaye, premier adjoint du syndicat des gens de mer. Pis encore, selon lui, “des différences de rémunération considérables continuent d'exister entre les marins sénégalais et leurs collègues étrangers, et entre différentes plateformes, entre Sangomar et Saint-Louis par exemple”.
Dans sa communication, il invite le Sénégal a justement suivre l'exemple des pays voisins en privilégiant les locaux d'abord. “Dans tous les pays environnants, en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Congo, on donne la priorité aux fils du pays. Pourquoi ne pas appliquer cela au Sénégal afin de prioriser le savoir-faire local ? Des postes comme celui de soudeur, mécanicien, peintre, etc., on ne nous dira pas que les Sénégalais sont incapables d'assurer ces tâches”.
L'autre point important évoqué par M. Mbaye est le renforcement du savoir-faire, mais à domicile. “Il faut aussi veiller à la formation des gens de mer au Sénégal. Nous n'avons même pas une académie maritime. Nos jeunes sont obligés de se rendre au Maroc, en Côte d'Ivoire ou en France afin d'aller acquérir les compétences nécessaires. Or, les ressources humaines capables de mener cette mission existent chez nous”.
La “non-signature par le ministre du Travail de la convention collective” devant régir “les relations entre travailleurs de mer offshore pétrole et gaz et leurs employeurs et sécuriser les travailleurs autant sur le plan du traitement salarial que sur le plan de la protection sociale et sécuritaire” demeure un autre élément de revendication. À cette plateforme revendicative vient s'ajouter, la “non-disponibilité, depuis deux ans, du récépissé du Syndicat des gens de mer offshore pétrole et gaz au niveau du ministère de l'Intérieur et la non-reconnaissance de la formation reçue par les gens de mer sénégalais par les employeurs”.
Lamine Fall, venu représenter le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal, Mody Guiro, regrette que les nouvelles autorités peinent à respecter leurs promesses de campagne. “Nous pensions que ce slogan du souverainisme n'allait pas être qu'une vaine promesse électorale. Hélas, après presque une année d'exercice, on se rend compte du laxisme des nouvelles autorités face au secteur des gens de mer”. Monsieur Fall a aussi évoqué le contenu local. “Cette discrimination sur le contenu local qui est due à des considérations subjectives est juste inadmissible. Maintenant, il faut hausser le ton, mettre la pression nécessaire afin d'avoir gain de cause. C'est ainsi que nous invitons le Syndicat national des gens de mer offshore pétrole et gaz a cette grande manifestation que nous tenons ce vendredi ici même au siège de la CNTS Keur Madia, pour dénoncer notamment tous ces licenciements abusifs. Le pouvoir peut vouloir caser les membres de son parti, mais que cette approche ne lèse pas les autres”.