Un ‘’ndeup’’ administratif
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Des secrétaires et chauffeurs qui divulguent les secrets de leurs patrons, des agents peu soucieux de l’obligation de réserve, un déficit de formation, promiscuité des locaux, l’administration panse ses plaies devant ses nouvelles recrues. C’était, hier, lors du démarrage de leur formation.
Les 1115 nouvelles recrues de la fonction publique ont démarré, hier, une session de formation centrée sur des valeurs comme le sens de l’Etat, l’éthique, la déontologie et l’instruction civique. Cette session qui va durer jusqu’au 08 octobre est une instruction du chef de l’Etat Macky Sall. Hier, le ministre de la Fonction publique et du Renouveau du service public, Mariama Sarr, a donné une leçon de morale aux nouveaux agents, en particulier ceux qui seront à des postes sensibles comme le secrétariat et les chauffeurs. Une sorte de sermon livré à leur endroit. ‘’Je donne un exemple, dit-elle. Il arrive souvent de voir un secrétaire censé avoir devant lui des documents confidentiels ou un chauffeur qui écoute les conversations de son patron et après les divulgue. Le fait d’écouter cet échange peut même conduire à des dégâts, car le chauffeur prête une oreille aux conversations de son patron. Je pense que cela n’honore pas un agent de l’Etat dont l’éthique et la morale ne lui permettent pas de révéler des secrets ‘’, sermonne le ministre.
Le secret professionnel, à en croire la ministre Mariam Sarr, n’est pas à divulguer sur la place publique. Selon elle, à travers cette nouvelle mesure le chef de l’Etat a la volonté de faire émerger un nouveau type d’agent de l’Etat qui aura à cœur de promouvoir, et de garantir les valeurs de la qualité de l’accueil sous toutes ses formes : téléphonique, physique, électronique. La meure vise également à promouvoir l’efficacité et le culte du résultat. L’Administrateur civil, Abdoulaye Camara, rappelle, pour sa part, que l’intérêt général doit toujours primer pour les agents de l’administration. ‘’Il y a des informations concernant le travail qui ne sont pas destinées à tout le monde. Si quelqu’un le divulgue, il est dans la logique de trahir sa personne et toute une Administration. Il arrive même que l’on minimise les dégâts, alors que cela peut avoir des conséquences graves’’, ajoute-il. Selon lui, l’obligation de discrétion est primordiale et importante dans l’Administration. Le manque de respect de l’obligation de discrétion a engendré beaucoup de contraintes dans le pays. ‘’ Il faudra beaucoup faire attention. Dans les autres sessions de formation, nous allons parler de cet aspect et de l’obligation de neutralité’’, lance-t-il à l’endroit des nouvelles recrues.
Mariama Sarr reste convaincue que ‘’le service public doit plus que par le passé aspirer à la performance, rester dans sa dynamique de promotion de la qualité de service et d’amélioration de la productivité des agents. Elle indique aux agents qu’ils seront au service de l’intérêt général’’. Ce qui constitue à son avis un insigne privilège de servir son prochain.
‘’Le ministère de la Fonction publique doit avoir une école de formation’’ L’ancien conseiller spécial du Premier ministre, Samba Diop, a porté un plaidoyer fort à cette occasion. Il souhaite qu’un immeuble soit dédié au ministère de la Fonction publique et qu’il dispose d’une école de formation digne de ce nom. ‘’C’est une urgence pour l’heure que le ministère aménage un immeuble, afin de regrouper tous les services’’, dit-il. L’ancien conseiller spécial du PM, qui se voit toujours être au service public dénonce ce rush aux alentours du ministère, pour des formalités. ‘’Des gens sont souvent assis par terre, c’est déplorable, il est temps de trouver des solutions à ce problème’’, fulmine-t-il. Toutefois, la ministre a estimé que cela n’arrive en fait que pendant deux jours chaque semaine, et non tout le temps. Sur le premier point évoqué, elle annonce que l’immeuble Breda leur a été dédié. Une décision prise récemment qui sonne comme une réponse à ce problème. Elle apprécie néanmoins le plaidoyer sur l’octroi d’une école de formation, précisant que le ministère dispose d’un centre national de formation basé à Thiès. |
AIDA DIENE