Publié le 5 Oct 2019 - 01:26
GESTION DES URGENCES DANS LES HOPITAUX

Les populations déplorent les carences dans l’accueil 

 

L’accueil et les urgences restent le maillon faible du système de santé, au Sénégal. Au point que le gouvernement et la société civile organisent des assisses sur la question. Cependant, des efforts ont été faits, ces dernières années, dans ces domaines, même si les populations exigent encore des améliorations.

 

D’après le constat du directeur du Samu national et coordonnateur des assises, Pr. Mamadou Diarra Bèye, les conditions d’accueil, de gestion des urgences, de séjour dans les hôpitaux sénégalais se sont nettement améliorées. Mieux, a dit Pr. Diallo, certains hôpitaux disposent de salles d’attente qui permettent de mieux accueillir les patients et leurs accompagnateurs. ‘’Ce sont des choses que l’on ne retrouvait pas, il y a quelques années dans les hôpitaux sénégalais‘’, a-t-il expliqué.

Professeur Bèye s’exprimait au cours des concertations nationales sur les urgences. Il a aussi souligné que l’offre de services s’est beaucoup diversifiée dans les structures hospitalières, avec la création de nouveaux services dans certaines d’entre elles. Mieux, les établissements de santé ont bénéficié de plus d’équipements.

Malgré ces efforts, les populations continuent de se plaindre, en dénonçant les conditions d’accueil et de prise en charge des urgences. Selon le directeur des Etablissements de santé, ces plaintes sont dues aux exigences des populations qui sont devenues plus fortes. ‘’Le niveau intellectuel des populations a augmenté, les personnes voyagent et voient ce qui se passe ailleurs. Par conséquent, elles deviennent de plus en plus exigeantes. Nous allons continuer à travailler pour améliorer davantage les conditions d’accueil et de gestion des urgences dans les hôpitaux’’, a-t-il promis.

Pour corriger les manquements relevés, le ministère de la Santé a mis en place 11 directives adressées à l’ensemble des structures de santé. Il y a, entre autres, la mise en place d’un service d’accueil et d’urgences (Sau). ‘’On ne peut pas comprendre qu’un hôpital d’une certaine taille ne dispose pas d’un Sau. Aujourd’hui, beaucoup d’hôpitaux sénégalais en disposent et ont nommé des coordonnateurs des urgences. Même si ces Sau ne sont pas aux normes, nous allons voir comment corriger les choses‘’, a-t-il indiqué. L’installation de lignes téléphoniques qui permettent aux parents de malades de pouvoir les rejoindre dans ces services pour avoir des nouvelles, fait aussi partie de ces directives. La mise en place du bureau des usagers permettra aux malades d’avoir un interlocuteur.

Mais l’urgentiste, docteur Aliou Dia, a soutenu que ces directives ne font l’objet d’un suivi régulier. ‘’Son niveau de mise en œuvre est insatisfaisant dans certains hôpitaux et faible dans d’autres’’.

‘’Aucune structure de santé n’a le droit de rejeter un malade en urgence, faute d’argent’’

 Selon lui, aucune structure de santé n’a le droit de rejeter un malade en urgence, sous prétexte que ce dernier ne dispose pas d’assez d’argent. A son avis, quand un malade arrive en urgence dans une structure de santé, il doit être pris en charge. ‘’C’est une obligation, pour une structure de santé, de le faire. Si l’hôpital ne le fait pas, il peut tomber sous le coup de la loi, parce que tout simplement c’est un délit de non-assistance à personne en danger’’, a éclairé le médecin en santé publique.

Il a rappelé qu’en cas d’urgence, on doit d’abord prendre le malade en levant l’urgence. Ce n’est qu’après, dit-il, qu’on peut lui demander des papiers et une somme à payer. ‘’A ce niveau, nous avions été très clair avec les responsables des structures de santé qui appliquent ces directives. Pour éviter au malade en urgence de faire le tour des hôpitaux, faute de place, il a été demandé à l’hôpital de retenir ce dernier en le soignant, en attendant d’organiser son transfert vers une autre structure. Cette question est devenue plus facile grâce au Samu’’, a souligné Dr Dia.

Les écarts de langage vis-à-vis des malades seront aussi sanctionnés, s’il est établi que l’agent de santé s’est mal comporté.

VIVIANE DIATTA 

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