Publié le 2 Aug 2012 - 10:01
DISCOURS D'HILLARY CLINTON A DAKAR

Le Sénégal dans l'enceinte des quatre piliers de l'Amérique

 

Continuer à promouvoir un partenariat qui crée de la valeur ajoutée durable pour le Sénégal et l'Afrique sur la base des quatre piliers qui fondent la coopération internationale des Etats-Unis, c'est l'approche développée hier par la secrétaire d'état américaine lors de son discours à l'Université de Dakar.

 

 

«Vous êtes là pour nous donner la bonne parole de l'Amérique.» C'est le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Me Alioune Badara Cissé, en toge universitaire en souvenir de son passage aux Usa, qui met le pied à l'étrier à la Secrétaire d'État américaine. Hillary Clinton, gaie et souriante, peut alors délivrer son «Discours de Dakar» après avoir remercié le Pr. Saliou Ndiaye, Recteur de l'Université de Dakar, ainsi que son homologue sénégalais, qui l'ont précédée au pupitre.

 

Dans une salle bondée mais pas comble en raison des restrictions sécuritaires liées à l'événement, la chef de la diplomatie américaine a réaffirmé l'option du partenariat utile et gagnant-gagnant qui sous-tend la coopération des Etats-Unis avec le reste du monde, l'Afrique en général, le Sénégal en particulier. «L'Afrique a besoin de partenariat, non de parrainage», a dit Mme Clinton, comme pour compléter la fameuse assertion d'Obama au Ghana : «L'Afrique a besoin d'institutions fortes, pas d'hommes forts.»

 

Cette option fondamentale intègre les quatre piliers de la «Stratégie» des Etats-Unis face à l'Afrique subsaharienne, et Mme Clinton les a énumérés. Il s'agit du renforcement des institutions démocratiques, de la stimulation des échanges et des investissements pour une croissance forte («source de prospérité»), des impératifs de paix et de sécurité indispensables au dernier pilier qu'est la promotion des possibilités et conditions de développement. Pour Hillary Clinton, c'est ce type de partenariat, durable par définition, et pétri de «valeur ajoutée» qui intéresse les Usa dans leurs rapports avec l'Afrique. Avec le Sénégal, chaque élément de ce puzzle trouve concrétisation, a-t-elle indiqué.

 

«Ce n'est pas de l'altruisme, c'est de la stratégie»

Cela va de la mise en œuvre de préférences commerciales à travers l'AGOA (+11% dans les échanges entre les deux pays en 2011), à l'exécution des programmes du MCA en passant pas le soutien appuyé de l'Administration Obama à la lutte du peuple sénégalais contre la troisième candidature de l'ancien président Abdoulaye Wade. A ce niveau, Washington a exactement mis en œuvre ce que Mme Clinton nomme «l'appropriation par pays» qui laisse aux partis politiques, communautés diverses et autres composantes de la société civile l'entièreté des initiatives adéquates afin que les principes de la démocratie ne soient pas bafoués. Cette approche n'a rien à voir avec l'altruisme, a toutefois indiqué Mme Clinton, «c'est un engagement stratégique pour les Etats-Unis.»

 

Après avoir encensé la Cedeao et l'Union africaine pour leur rôle de leadership de plus en plus convaincant eu égard à leurs réactions dans les dossiers ivoirien, bissau-guinéen ou malgache, Hillary Clinton a invité les Etats africains à ne plus accepter que «(des) gens de l’extérieur (arrivent) sur place pour extraire les richesses de l’Afrique pour eux-mêmes, ne laissant pratiquement rien derrière». Une allusion que des observateurs ont vite fait de décrypter : c'est la Chine qui est visée. Et comme pour offrir des perspectives autres que l'appétit de Pékin, la chef de la diplomatie US a rappelé que les Etats-Unis coopèrent beaucoup «avec les pays dotés de ressources minières et énergétiques» pour «améliorer la vie des populations locales».

 

MOMAR DIENG

 

 

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