Publié le 9 May 2020 - 15:38
CIRCUIT DISTRIBUTION DU PAIN

“Jaay ma mburu’’ lancé

 

Le secteur de la vente et de la distribution du pain continue sa réorganisation imposée surtout par l’arrivée de la pandémie au Sénégal.  En effet, après l’interdiction de la vente du pain dans les boutiques, on a constaté de longues files d’attente dans les boulangeries. Pour faciliter la fourniture des populations en pain, il a été récemment mis en place un service de livraison à domicile. Et hier, a été lancé le concept ‘’Jaay ma mburu’’, en présence de la ministre du Commerce et des PME.

 

Le circuit habituel du pain : production - distribution qui, aujourd’hui, lie boulangeries et kiosques, au détriment des boutiques, s’enrichit d’un nouveau type de point de vente à travers un concept novateur. Il s’agit des points de distribution labélisés ‘’Jaay ma mburu’’.

En effet, longtemps, le vœu qu’on arrête la vente du pain dans les boutiques, a souffert du défaut d’application de la loi qui interdisait cette pratique. Le contexte de Covid-19 est venu mettre l’accent sur la nécessité et l’a rendu possible. Ainsi, la ministre du Commerce et des PME, Aminata Assome Diatta, a présidé le lancement du concept, au point de vente Keur Massar sis à la Zac Mbao.

Ce projet, dit-elle, tend à la modernisation du secteur, au renforcement des règles hygiéniques, autant dans la production, le transport que la livraison. Elle donne, à titre d’exemple, les effets positifs induits de ce changement, l’exemple de la livraison du pain, dans cette perspective. Dans ce type de lieu de vente inauguré, il est assuré par des véhicules destinés à leur transport exclusif, que tout le monde reconnait. Ce qui évite qu’ils puissent être utilisés pour d’autres services, renchérit-elle. Aujourd’hui, la vente du pain dans les boulangeries commence à disparaitre, remarque le directeur du Commerce intérieur. Donc, ce type de vente vient à point nommé.

A cet effet, le ministère n’oublie pas les aspects relatifs à la rentabilité de ces investissements. Cela pour dire qu’un certain nombre de conditions garantissant leur retour sur investissement ont été préalablement mis en place, à travers un arsenal règlementaire. Leurs services poursuivent également l’objectif de rendre plus aisée la distribution dans tout Dakar et sa banlieue, et sur toute l’étendue du territoire. C’est pourquoi ils encouragent la mise en place de points de vente qui soient conformes.

Des aménagements réglementaires susmentionnés ont prévalus au choix d’Adrien Niandio, propriétaire associé de la boulangerie Keur Massar, site du lancement.  ‘’Ce programme, nous l’avons consulté et considéré comme innovant et très intéressant. C’est pourquoi nous y avons adhéré. Et nous avons débloqué ce que nous avions comme fonds propre pour mettre en place notre projet’’, témoigne-t-il.

A la question de savoir si des facilités financières ont pu précipiter le lancement rapide de son projet, catégorique, l’actionnaire du point de vente infirme la chose, même si elle est espérée pour le futur, poursuit-il.

Quid de la différence de ce point de vente avec les autres ? M. Niandio nous vend un accueil planifié dans les moindres détails, la mise en place de séparations, des mesures sanitaires, lavage des mains des clients avec du gel hydro-alcoolique à leur entrée, respect de la distanciation sociale, une porte d’entrée différente de la porte de sortie, un personnel accueillant.

Le président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS), Amadou Gaye, invite le ministère à faire un suivi pour l’application des lois et décrets. Sinon, craint-il, ce projet pourrait tomber à l’eau. Prenant exemple sur le point de vente de la Zac Mbao qui accuserait nécessairement des pertes, si toutes les boutiques des alentours s’adonnaient à la vente du pain, avec toutes les charges pesant sur elle.

MAMADOU DIALLO (STAGIAIRE)

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