Khalifa Sall tisse sa toile

L’ancien maire de Dakar a pris part, samedi à Guédiawaye, a un meeting riche en enseignements. Khalifa Sall s’est avancé sur plusieurs questions dont son avenir politique proche.
L’image est saisissante et renvoie à une réalité pas lointaine. Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, entouré de responsables politiques, de surcroit des maires socialistes, lors d’une manifestation politique. Des responsables acquis à sa cause.
En effet, si on s’en tient à ce qui s’est dit samedi à Guédiawaye, lors du meeting organisé par Ahmed Aidara, le président du mouvement Guédiawaye la Bokk (GLB), Khalifa Sall reste, aux yeux de nombre de ses politiques, leur leader charismatique. Car, en plus d’avoir drainé une foule monstre, l’ancien maire de la ville de Dakar a mené les débats, entouré des maires de la Médina Bamba Fall, de Dieuppeul-Derklé Cheikh Guèye, de Sacré-Cœur-Mermoz Barthélémy Dias, de Dalifort Idrissa Diallo, de Grand-Yoff Madiop Diop e de Hann-Mariste-Bel Air Babacar Mbengue.
Ceux-ci ont pris la parole et dit leur reconnaissance et dévouement envers Khalifa Sall. Ils lui ont fait une véritable cour. Par contre, l’intéressé ne s’est pas prononcé sur une possible reconstitution de la coalition Takhawu Sénégal ou même sur une réconciliation entre socialistes.
L’ancien édile de la capitale a plutôt axé son discours sur les alliances avec des formations politiques en vue des prochaines joutes électorales, le phénomène de l’émigration irrégulière, la situation du pays, les litiges fonciers. Il s’est gardé de se prononcer sur le remaniement et l’entrée d’Idrissa Seck dans la mouvance présidentielle en tant que président du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
‘’Si j’étais l’État, j’allais avoir peur’’
Khalifa a, d’emblée, indiqué qu’il sera de la partie, lors des prochaines élections. Il compte cheminer avec le mouvement GLB. Les conditions ainsi que les modalités de ce compagnonnage politique, dit-il, seront définies ultérieurement. ‘’Depuis 11 h, je suis à Guédiawaye pour parler avec la population. Nous avons pris de bonnes notes. C’est très instructif ce que nous faisons ou comptons faire. Tout est bénéfice, quand on discute avec la population. Concernant le phénomène de l’émigration irrégulière, j’interpelle tout le monde, vu l’ampleur qu’il a prise. Je pense que la leçon à tirer est qu’on doit mettre fin à cela. Il ne s’agit pas de condamner cet état de fait, mais il faudra proposer des solutions’’, a ensuite ajouté M. Sall.
Il est d’avis qu’il faut interpeller les autorités étatiques, se poser la question du pourquoi et s’autocritiquer, d’autant plus que des candidats le font en accord avec le soutien de leurs familles. ‘’Si j’étais l’État, j’allais avoir peur. Je serai inquiet. Car, quels que soient mes résultats, j’allais dire que quelque part j’ai failli. C’est comme à nos habitudes, nous sommes porteurs de solutions, le moment venu, nous allons le dire’’, a-t-il promis.
Autre question d’actualité qui se pose avec acuité : le foncier. Le problème du foncier, dit-il, est un combat qui les interpelle. ‘’On doit faire attention avec cette question, car il s’agit d’une bombe à fragmentation. Les conséquences risquent d’être incalculables. Les régimes de Senghor, Diouf et les autres ont eu à faire des propositions. Nous avons des solutions sur la question, en tirant des expériences des autres. Le foncier est notre avenir, donc, il faut des solutions pérennes’’.
Khalifa Sall d’ajouter : ‘’Pour développer ce pays, on doit revoir les paradigmes, les comportements, les visions. L’intérêt de mon séjour carcéral est que cela m’a beaucoup aidé. Mes 32 mois de congés m’ont permis de revoir beaucoup de choses me concernant, envers la religion, la situation du pays, surtout pour quelqu’un qui veut le diriger. Ça a été trop avantageux pour moi, surtout quand j’y ajoute mon expérience et mon parcours politique.’’
‘’Je lutterai pour qu’un digne fils de Guédiawaye soit à la tête de la magistrature locale’’
De son côté, le président du mouvement du GLB a dit sa détermination à lutter farouchement pour qu’un digne fils de Guédiawaye soit à la tête de la magistrature locale. Ahmed Aidara a ajouté que la lutte qu’il mène a débuté en 2015. Depuis, certes, les obstacles ont été multiples, mais cela, dit-il, l’a motivé pour aller de l’avant.
‘’Rien ne peut nous empêcher d'aller briguer cette mairie (Guédiawaye). Je lutterai pour qu’un digne fils de Guédiawaye soit à la tête de la magistrature locale’’, a déclaré M. Aidara devant une foule monstre acquise à sa cause.
CHEIKH THIAM