Les deux jeunes retrouvés morts ont été inhumés, hier

Le 1er décembre dernier, trois jeunes de la commune de Boutoupa-Camaracounda, près de la frontière avec la Guinée-Bissau, ont été portés disparus. Les corps de deux d’entre eux ont été retrouvés, avant-hier, dans un état de décomposition très avancé. Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte. Cette nouvelle provoque l’émoi et la tristesse dans la commune de Boutoupa-Camaracounda située dans le département de Ziguinchor. Cette localité pensait avoir tourné la page des tueries qui rappellent les heures sombres de la rébellion en Casamance.
Les trois jeunes s’étaient rendus dans la forêt de Bilas (à un vol d’oiseau de la frontière avec la Guinée-Bissau) d’où ils ne sont pas ressortis. Pour l’heure, aucune nouvelle du troisième. Les corps d’Arona Biaye (28 ans) et de Souleymane Camara (25 ans) ont été inhumés, hier, après identification au centre hospitalier régional de Ziguinchor, dans leurs villages respectifs de Niadou et Camaracounda.
Les corps ont été découverts par des éléments de la zone militaire n°5, lors d’une patrouille. Des rondes que l’armée n’a de cesse menées depuis l’annonce de leur disparition. L’enquête se poursuit, même s’il faut souligner que l’essentiel des procédures judiciaires menées en de pareilles situations, n’ont jusque-là jamais abouti. A titre illustratif, la mort d’Abdou Elinkine Diatta, désigné par sa fraction secrétaire général et porte-parole du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) et abattu chez lui à Mlomp, au quartier Kawaguir, en même temps que deux autres individus, en octobre 2019, et celle d’Amidou Diémé à Diégoune, tué en août 2020 par deux individus armés de kalachnikovs.
Soulignons, enfin, que la disparition de ces trois jeunes de Boutoupa-Camaracounda a coïncidé avec la tenue, à Ziguinchor, d’une rencontre bipartite entre les zones militaires 5 et 6, respectivement basées à Ziguinchor et à Kolda et leurs homologues bissau-guinéens, notamment celles de la province Nord et Est. Objectif : mettre en œuvre des stratégies communes de sécurisation des frontières, face à la menace croissante liée au terrorisme et au grand banditisme transfrontalier.
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)