Deux jumeaux et leur sœur tués par l’affaissement d’un mur
La communauté rurale de Diaoulé s’est réveillée en pleurs hier, après une pluie torrentielle qui a provoqué l’affaissement d’un bâtiment en banco. Adama et Awa, et leur sœur de 45 jours en sont morts tandis que leur mère lutte contre la mort à l’hôpital de Kaolack.
Les gouttes de la mort se sont encore abattues hier au Sénégal. Et c’est le village de Diaoulé, à 22 km de la région de Fatick, qui en paie le tribut le plus lourd : 3 personnes tuées, toutes des enfants. Dans une rafale meurtrière, deux jumeaux, Adama et Awa âgés de 4 ans, et leur sœur Binta Diallo, une nourrisse âgé de 45 jours, ont péri sous l’effondrement d’un bâtiment en banco. Leur maman Débo Sène, 35 ans, a été évacuée à l’hôpital régional de Kaolack après un bref passage à l’hôpital de Fatick. Selon nos dernières informations, elle lutte encore contre la mort.
Le drame est intervenu dans la nuit du samedi au dimanche au cours d'une pluie diluvienne de grande intensité qui s'est abattue sur la région : 144mm au compteur de la météo. «C’est vers 5h du matin que ma belle fille m’a réveillée en m’informant que le mur de sa chambre s’était fendu et qu’elle avait entendu un grand bruit de l’autre côté du bâtiment», raconte Binta Diallo, la mère de la dame qui a perdu ses 3 enfants. Elle poursuit : «Mon premier réflexe a été d’aller frapper à la chambre où dormaient Débo, ses trois enfants et ses deux frères. J’ai appelé Baba, l’un de ces derniers. Il a répondu en me notifiant entre deux soupirs qu’il ne pouvait pas ouvrir la porte parce qu’ils étaient coincés sous les briques.»
Binta Diallo parvient tout de même à défoncer la porte. Le spectacle qui s’offre alors à ses yeux est insoutenable. «Je ne voyais rien, tout était enseveli sous de gros briques en banco.» Prise de panique, la grand-mère des enfants tués sort en criant au secours au moment où son mari tente d’y voir plus clair. «J’ai entendu des gémissements sous les décombres et c’est à peine que j’ai vu la tête de ma fille Débo et une partie de ses pieds’’, rapporte le pater, Samba Sène, la voix meurtrie au bout du fil.
Les secours s’organisent très vite et tout le village accourt. Les jeunes garçons, Baba et Boucar, sont tirés des décombres sans beaucoup de dommages corporels, sauf que le premier continue de se plaindre de douleurs à l’épaule. Ce qui n’a pas été le cas chez les trois enfants de Débo Sène qui ont tous péri sous les décombres. «Ma fille et ses enfants étaient sur le lit et certainement le mur est tombé en premier sur eux car les deux autres garçons dormaient sur un matelas par terre», rapporte Binta Diallo, la voix désespérée. Les trois enfants ont été inhumés hier. Venus des villages environnants, parents et proches de la famille éplorée se sont massivement déplacés pour marquer leur compassion.
AMADOU NDIAYE