Deux Français ont été arrêtés à Madagascar, mardi 20 juillet au soir. Selon la procureure générale auprès de la cour d’appel, qui s'est exprimée mercredi 21 juillet au soir, les deux hommes auraient été inculpés pour atteinte à la sûreté de l’État. Ils étaient toujours placés en garde à vue mercredi soir avec leurs épouses.
Selon la procureure, les enquêteurs auraient les preuves matérielles que Paul Rafanoharana, un Franco-Malgache, et Philippe François, un Français, prévoyaient d’assassiner de « hautes personnalités politiques », dont le président de la République, Andry Rajoelina. La procureure n’apporte pas plus de précisions sur l’arrestation ni sur ces preuves, pas plus que sur la procédure judiciaire en cours.
Selon une source proche du dossier, les deux hommes étaient toujours en garde à vue mercredi et jusqu’à 18 heures, les avocats n’ont pas pu voir leurs clients.
Les enquêteurs disent avoir des preuves irréfutables, des armes auraient notamment été saisies lors des interpellations et l’un des Français aurait même reconnu son implication. Patrick Rajoelina, le conseiller spécial du président malgache, qui est de passage en France, parle d’une affaire d’une extrême gravité : « Le peuple malgache est inquiet. Le fait de savoir que son président est menacé par un certain nombre de forces étrangères notamment.
C'est une vraie inquiétude. Et puis, à qui profite le crime ? Est-ce que ce petit groupe de personnes est isolé ou est-ce que cela procède d'une véritable machination ? Enfin, naturellement, on se pose la question par rapport à ce qui s'est passé au Mali, au Tchad, en Haïti... »
Philippe François et Paul Rafanoharana sont tous les deux officiers militaires issus de l'école de Saint-Cyr. Le premier était à la tête d’un fonds d’investissement, le deuxième est le conseiller de monseigneur Odon, l’archevêque d’Antananarivo. Le nom de Paul Rafanoharana avait circulé récemment comme potentiel futur Premier ministre en cas de remaniement. Philippe François est un ancien colonel de l’armée qui aurait déjà servi au Tchad notamment.
D’après une source qui préfère rester anonyme, Paul Rafanoharana a été interpellé par une dizaine d’hommes armés à son domicile mardi soir. Philippe François l’a été dans la salle d’embarquement de l’aéroport d’Ivato alors qu’il s’apprêtait à partir pour la France.
Ce jeudi matin, le ministre de la Sécurité publique a donné des précisions, notamment sur le nombre de personnes arrêtées: six individus en tout, un étranger, deux bi-nationaux et trois Malgaches. Toutes ces personnes arrêtées devraient être fixés sur leur sort judiciaire dans les prochains jours et on pourrait en savoir plus dans les heures qui viennent sur les charges qui ont été retenues contre elles.
RFI (Avec notre correspondante à Antananarivo, Laure Verneau)