Le chef de la diplomatie dément les réseaux sociaux
Le gouvernement burkinabè appelle les populations au calme et à la compréhension pour une fin de la crise liée au convoi de l’armée française. Au cours d’une conférence de presse, Alpha Barry, ministre des Affaires étrangères, a expliqué ce mercredi 24 novembre que, contrairement aux rumeurs sur les réseaux sociaux, le convoi n’est pas destiné à ravitailler les groupes terroristes.
Les négociations sont toujours en cours avec les manifestants afin que le convoi puisse partir vers le Niger, assure Alpha Barry, le ministre burkinabè des Affaires étrangères. Ce n’est pas la première fois qu’un convoi français traverse le territoire national. Le chef d’état-major général des armées est régulièrement saisi pour tous les convois de l’armée française, selon le chef de la diplomatie.
« C'est un convoi régulier, habituel, mais nous comprenons la colère de certaines populations en ce moment, au regard de la dégradation de la situation sécuritaire dans notre pays, déclare ainsi Alpha Barry. Le convoi qui est destiné pour les forces françaises à Gao n'est pas un convoi contre le Burkina Faso, qui ne va pas armer des terroristes. »
Le ministre est très clair sur la question : la France n’alimente pas les groupes terroristes. C'est aussi ce que le porte-parole de l'état-major des armées françaises, le colonel Pascal Ianni, s'efforçait d'expliquer chez nos confrères de France 24. Pour lui, ces tensions sont clairement le fruit d'une désinformation orchestrée notamment sur les réseaux sociaux.
Alpha Barry demande à ses compatriotes de ne pas se tromper d’ennemi
« Je ne sais pas si le mouvement est spontané mais effectivement, il est plutôt bien coordonné, souligne le colonel Ianni. Je pense que les réseaux sociaux jouent un rôle assez important dans la mobilisation de certains manifestants et je pense qu'il y a un effet un peu loupe qui exacerbe la perception du sentiment anti-français, parce qu'il y a beaucoup de fausses informations qui circulent à propos de ce convoi. Par exemple, quand on lit ou qu'on entend que le convoi contient des armes et des munitions qui sont destinées aux groupes armés terroristes, c'est évidemment une aberration. Mais ça ne fait qu'alimenter la défiance vis-à-vis de la France et des militaires français. »
La France intervient au Burkina Faso à la demande des autorités du pays, a rappelé le ministre burkinabè, comme ce fut le cas pendant la riposte contre l’attaque du 14 novembre dernier à Inata, ou encore à Djibo, Solhan ou Koutougou. Alpha Barry demande à ses compatriotes de ne pas se tromper d’ennemi, car la France demeure l’un des partenaires les plus réactifs en cas de besoin dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et elle a toujours soutenu les forces burkinabè.
« La réalité, elle est assez simple, a poursuivi Pascal Ianni. Les armées françaises sont engagées au Sahel pour lutter contre les groupes armés terroristes en partenariat étroit et permanent avec les forces armées sahéliennes. Pas pour défendre des intérêts cachés comme on peut le lire sur certains réseaux ou dans certains journaux. Dans les opérations que nous menons sur le terrain avec les partenaires sahéliens, nous avons toujours un très bon accueil de la population. »