Les couleurs annoncées
Le 12e festival international du film documentaire de Saint-Louis (StlouisDocs) se déroulera du 14 au 18 décembre 2021. Dans le cadre des préparatifs de ce rendez-vous, les organisateurs Sunuy Films (Sénégal) et Krysalide Diffusion (France) ont tenu, hier, une conférence de presse à la Direction de la cinématographie du Sénégal.
Trente films documentaires sont au programme de cette édition avec des auteurs venus de dix-sept pays à travers le monde. Ils seront visionnés ‘’gratuitement’’ sur plus de quinze lieux de projections-débats pour des séances de cinéma en plein air. Dans les quartiers, les établissements scolaires pour des séances jeune public, au centre culturel Aminata de Gandiol…
Pour la sélection officielle, il y a quatorze films. Sept pour le court-métrage, en compétition pour le Grand Prix du Jury, doté par la Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Sénégal, et sept pour le long-métrage, pour le Grand Prix du Jury doté par TV5 Monde. Ces films seront soumis au regard d’un jury officiel de professionnels du cinéma, de l’audiovisuel et de la culture, et d’un jury de la critique cinématographique. Il y a des films hors compétition.
Pour le court-métrage, il s’agit de ‘’Les gestes de Saint-Louis’’ de Kita Bauchet (Sénégal/Belgique). Pour le long-métrage, il y en a deux : ‘’Buganda Royal Music Revival’’ de Jules et Basile Koechlin (Sénégal/France), et ‘’Doole Doole’’ de Jean-Claude Thiery (Sénégal/France).
Selon Mélanie Sadio Goudiaby, la Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Sénégal, dont elle est la conseillère, ‘’est honorée d’accompagner le festival et surtout de doter le prix court-métrage d’un montant de deux mille euros’’.
Le festival sera aussi l’occasion d’organiser des cafés-rencontres avec les cinéastes en sélection officielle et d’organiser des débats publics pour échanger sur les activités. ‘’ On a prévu trois cafés-rencontres. Tous les réalisateurs de films sélectionnés seront là. C’est une façon de leur permettre d’échanger avec les gens sur leurs productions. Il y aura aussi plus de vingt-cinq débats publics autour des films de la programmation’’, précise Souleymane Kébé, Secrétaire général du Réseau des entreprises sénégalaises de productions audiovisuelles et cinématographiques (Respac).
Il est prévu une résidence d’écriture pour accompagner le développement de six projets de films documentaires d’auteurs sénégalais et algériens. ‘’Les résidences d’écriture étaient absentes pendant quelques années, par faute de moyens. Mais on les a remises depuis l’année dernière’’, fait savoir M. Kébé. À noter aussi la tenue d’un atelier Pocket ’Docs, fait avec l’association Ha Ha Tay pour initier des jeunes de Gandiol à la création documentaire avec des téléphones portables.
Pour la journée du 17 décembre, Michel K. Zongo, invité d’honneur du festival, partagera, avec le public et les étudiants de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, son univers et sa pratique cinématographique. Ce sera à l’Institut français, à l’occasion d’une masterclass. Auteur, réalisateur, producteur et chef opérateur burkinabé, M. K. Zongo accompagnera la présentation des longs-métrages qu’il a réalisés et des films dont il a signé l’image. ‘’Vu que l’université Gaston Berger a un Master en cinéma, c’est l’occasion pour les étudiants de partager une expérience avec un professionnel du milieu’’, avance M. Kébé.
Chaque année, la Direction de la cinématographie du Sénégal donne un prix Sargal’Doc à l’invité d’honneur. Une manière de lui rendre hommage pour ce qu’il a réalisé dans le milieu. C’est pourquoi M. K. Zongo recevra le Sargal’Doc 2021, le deuxième jour de l’événement (samedi 18 décembre) lors de la cérémonie de clôture du festival prévue à 20 h, ‘’pour honorer l’ensemble de sa carrière’’.
La rencontre a permis de revenir sur les éditions précédentes. D’après Mme Goudiaby, ‘’la moisson des 11 éditions a été abondante, avec au total 65 000 spectateurs, 100 cinéastes, 400 films d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Nord’’. Des chiffres encourageants, si l’on s’en tient à ses propos : ‘’Autant de statistiques et d’indicateurs qui prouvent l’intérêt de pérenniser ce grand rendez-vous du documentaire.’’
Pour rappel, Stlouis’Docs est un espace de partage et de découverte d’œuvres documentaires d’auteurs africains et cinéastes du reste du monde. C’est un événement ‘’ouvert à tous ceux qui soutiennent la liberté d’expression, de pensée et de création, pour favoriser et encourager le dialogue interculturel et social’’.
El hadji Fodé Sarr (Stagiaire)