La tension monte entre militants de BBY et de l'opposition à Dagana
En attendant la signature de la charte de non-violence des partis politiques qui est portée par le Cadre unitaire de l’islam et des organisations de la société civile, la violence gagne du terrain dans la campagne électorale. C’est ce qui a été constaté dans le département de Dagana où des militants des maires sortants des communes de Gnith et de Dagana ont affronté ceux de l’opposition. Des batailles rangées qui ont occasionné quelques blessés et des dégâts matériels dans les différents camps.
Pour le moment, si à Saint-Louis, la campagne électorale se déroule dans la paix et dans la civilité, tel n’est pas le cas dans le département de Dagana. Ainsi, en moins de quatre jours de campagne, des scènes de violence entre adversaires politiques se sont signalées dans deux communes du département. A Gnith, commune située à une trentaine de kilomètres de Richard-Toll, les militants du maire sortant, Adama Sarr, ont affronté ceux de son principal challenger, la tête de liste de la coalition And Nawlé, And Liggey’’, Ass Babacar Guèye.
Pour le responsable national chargé des élections au parti Rewmi, rien ne peut justifier la violence ou la motiver dans des joutes démocratiques.
Néanmoins, M. Guèye a salué l’intervention rapide des forces de sécurité de Richard-Toll et des autorités administratives du département de Dagana pour limiter les dégâts. ’’Nous rendons grâce à Dieu, il n’y a pas eu de pertes en vies humaines parce que nous avons vite maîtrisé nos troupes. Mais le pire pouvait arriver. Les dégâts matériels sont là, nos véhicules de campagne ont été caillassés’’, a dénoncé Ass Babacar Guèye.
A en croire la tête de liste de la coalition And Nawlé, And Liggey, si un maire sortant détient un bon bilan, il n’a pas à user de la violence pour le montrer aux populations. ‘’Les populations savent maintenant à qui elles ont affaire. Car le maire sortant et son équipe ont montré leurs limites de gestion municipale. On ne répondra pas sur le terrain de la violence. Le plus intéressant, c’est de convaincre les électeurs par des arguments et un programme de développement local, en vue de les inciter à voter pour notre coalition’’, a soutenu Ass Guèye.
Réagissant sur les accusations portées à son encontre, le maire et candidat à sa propre succession, Adama Sarr, rejette en bloc et qualifie son adversaire de politicien manipulateur. ‘’Mes militants n’ont fait que répondre à des provocations d’Ass Babacar et de ses troupes. Malgré tout le tollé, ils ne pourront vous sortir aucun blessé dans leurs rangs. Il est coutumier de tels agissements pour pouvoir se victimiser après. Car il sait qu’il sera battu à plate couture dans la commune de Gnith. On n’a pas besoin d’utiliser la violence pour se faire entendre. C’est notre bilan qui plaide en notre faveur. Les populations ont constaté la nette différence entre la commune de Gnith d’avant et celle d’aujourd’hui’’, s’est défendu le maire sortant lors d’une rencontre avec des responsables de sa coalition.
Militants du maire Oumar Sarr et de Tapha Sarr s’affrontent à Dagana
La violence s'est également invitée dans la campagne à Dagana/-commune. Après les violents affrontements post-investitures avec des militants de Cheikh Cissé de l’APR, les militants du maire de Dagana, Oumar Sarr, s’en sont pris à ceux du candidat Moustapha Sarr de la Convergence patriotique pour la justice et l'équité/Naay-leer. Une bagarre qui s’est soldée par des blessés dont un atteint à la cuisse par couteau. Les deux camps se sont affrontés, lors d’un télescopage de leurs caravanes sur la principale avenue de la ville.
Ses militants malmenés par les gros bras du maire sortant, la tête de liste de la Convergence patriotique pour la justice et l'équité/Naay-leer a déposé une plainte à la brigade de gendarmerie de Dagana pour coups et blessures. Pour Diogomaye Diagne, un des responsables de la liste Naay-leer, c’est la nième fois que les militants d’Oumar Sarr s’en prennent à eux.
‘’Le maire sortant et ses nervis ne peuvent pas nous fixer des limites de déplacement sur le terrain communal pour battre campagne. Nous allons nous rendre auprès des populations pour les inviter à voter le changement. Parce que, depuis 1996, Oumar Sarr et ses ouailles sont à la tête de la mairie sans rien apporter aux populations. Qu’ils sachent qu'ils n'ont pas le monopole de la violence. Maintenant, la balle est dans le camp des autorités administratives, parce qu’elles ont été averties des agissements du candidat de la coalition BBY’’, a fulminé le mandataire de la Convergence patriotique pour la justice et l'équité/Naay-leer/Dagana.
Ibrahima Bocar SENE (Saint-Louis)