Publié le 28 Feb 2022 - 17:04
PROTECTION DES DROITS DES ENFANTS AU SENEGAL

L’écueil des financements

 

Les programmes qui traitent de la question de la protection  des droits de l’enfant ne sont pas assez pris en compte dans le budget du Sénégal. Les défenseurs  de la cause des enfants en ont fait état hier lors de la présentation  du bilan du projet ’’mobilisation et engagement des élections pour la protection de l’enfance’’.

 

Le Sénégal  ne semble pas accorder une place importante  à la question des droits des enfants dans sa politique budgétaire. Ainsi, malgré les nombreuses stratégies mises en place,  les défenseurs de cette couche vulnérable estime que l’Etat doit davantage appuyer ce segment. Hier, à l’occasion de la présentation  du bilan du projet ’’mobilisation et engagement des communautés pour la protection de l’enfance’’, le directeur de programme de l’institut  Panos est revenu sur les problemes de financement en faveur de la protection  des droits des enfants.

Selon Jules Fotso, une analyse  systématique du budget national a permis de  montrer que la partie allouée au financement des droits des enfants n'atteint pas 1%  dans notre pays. ’’C'est à peine 1milliard qui est dédié au questions de protection  des enfants au Sénégal. Nous avons avec nos partenaires,  notamment le Samusocial et Plan international mené des activités  de sensibilisation,  de plaidoyer au pres des acteurs étatiques pour la revue en hausse du budget alloué à la protection de l'enfant’’, renseigne  M. Fotso. Qui indique en outre qu’un document a été élaboré pour demander à l'Etat du Senegal de revoir  le volume du budget alloué à la protection  de l'enfant,  ainsi que la nomenclature  budgétaire pour insérer une ligne de protection  de l'enfant. 

Le projet ’’Mobilisation et engagement de la société sénégalaise pour la protection de l’enfance’’ a été  réalisé par le concours  d’une collaboration entre des organisations  comme Plan international Sénégal, l’Institut Panos et le Samusocial Sénégal. L’initiative qui s’est étalée sur une période de trois ans à permis de mettre le doigt sur les causes profondes des violations des droits  des enfants. Il a à cet effet permis de mener des activités de sensibilisation avec des cibles diversifiées dans des régions où sont enregistrés les problématiques majeurs comme Diourbel, Fatick, Kaolack, Kaffrine, Kédougou,  Kolda et Sedhiou.

La coordinatrice  du projet renseigne à ce propos qu’il s’agit  de renforcer la capacité des cibles  sur les thématiques spécifiques à savoir :les mariages d'enfants, l'exploitation domestique mais également la problématique des enfants de rue, précisément la mendicité. Ndeye Oumy Diop reléve par la même occasion que l’innovation  avec ce programme est qu’il met l’accent sur la communication et le changement  social  avec l'utilisation des médias. ’’Grâce à ce projet, nous avons pu initier les enfants à l'utilisation des médias dans la sensibilisation et poster des messages sur Facebook, une invitation  avec la plate-forme ’’je m'engage’’ qui est une sorte de bibliothèque  numérique  qui sert à capitaliser des recherches,  des études,  les activités  des Ong , qui sont  accessibles à tous’’. Mme Diop renseigne à cet effet qu’ils ont opté pour le développement des actions  de dialogue inter générationnels entre les jeunes, les  adultes et les leaders communautaire sur les trois thématiques. Une expérience  qui n’a pas été facile dans certaines  localités, compte tenu  dit-elle ,des normes sociales et culturelles.

Le directeur de programme de  l’institut Panos trouve lui que grace à ce projet , les acteurs  communautaires ont acquis  des compétences pour mieux se faire entendre et faire des revendications afin qu'elles arrivent au niveau central. ’’Il s’agit de revendications relatives aux financements de la  protection  des enfants. Il ya eu pour ce faire de la sensibilisation  au niveau communautaire des différents acteurs sur les enjeux de la protection  des enfants,  leurs rôles, leurs contributions et sur les enjeux d'un financement  adéquat  dans la gouvernance des droits des enfants’’, renseigne Jules Fotso.  En ce qui concerne la situation  sur le retrait des enfants de la rue avec la persistance du phénomène , Mme Ndeye Oumy Diop constate qu’il  y a un problème de coordination entre les acteur, malgres les efforts déployés par l’Etat au début de la pandémie de la Covid-19. ’’Ils sont revenus dans la rue mais le gouvernement  a toujours la volonté  de  faire. Il faudrait un financement  adéquat  et un engagement  de tous les acteurs  pour  permettre  la protection des enfants.’’ 

HABIBATOU TRAORE 

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