Le président Sall appelle à une ‘’solidarité mondiale’’
Le Sommet des 20 pays les plus développés du monde se tient en Indonésie. Communément appelée G20, la rencontre a commencé avant-hier avec la présence du chef de l'État Macky Sall. Son homologue indonésien l'a invité en tant que président de l'Union africaine (UA). L'occasion a permis à M. Sall d'évoquer des questions cruciales comme l'insécurité alimentaire dans le monde et la transition énergétique.
À Bali, en Indonésie, le président Macky Sall a plaidé pour une solidarité mondiale, afin de faire face à l'insécurité alimentaire. En sa qualité de président de l'Union africaine (UA), le chef de l'État sénégalais s'est prononcé au Sommet des 20 pays les plus riches du monde (G20) qui se tient en terre indonésienne depuis avant-hier. Il est invité par le président du pays hôte, Joko Widodo.
Dans son intervention, M. Sall a, pour commencer, rappelé le sens de la rencontre. ''Nous nous sommes réunis à Bali au moment où le monde fait face à de nombreuses crises simultanées : sanitaires, alimentaires, économiques et climatiques. Face à ces défis communs, nous devons coordonner nos efforts et agir ensemble en vue de réaliser nos objectifs d’une croissance forte, durable et équilibrée''.
Ensuite, le président de l'UA a beaucoup insisté sur l'union des forces pour combattre l'insécurité alimentaire, surtout en Afrique. Il a ainsi encouragé les membres du G20 à poursuivre la concertation, avec l’appui de la Banque mondiale (BM), de la FAO et du système des Nations Unies, afin de résoudre cette équation susceptible d'occasionner des menaces à la paix et à la sécurité.
C'est ainsi qu'il déclare : "Par le fait de la mondialisation, aucun pays n’échappe à ces difficultés. Mais nos économies sont plus vulnérables, parce que trop dépendantes de l’extérieur. Nous n’avons pas assez d’espace budgétaire pour amortir ces chocs. L’urgence d’une augmentation croissante des risques de famine auxquels sont exposées plus de 2,2 millions de personnes dans le Sahel, nous recommande de rétablir en priorité les chaînes mondiales d’approvisionnement alimentaire, afin de les rendre plus durables, justes, inclusives et résilientes''.
Sur cette question de la lutte contre l'insécurité alimentaire, le président Macky Sall a saisi l'occasion pour magnifier les efforts déjà consentis en ce sens. ''Je salue le lancement, par la Société financière internationale, d’un mécanisme de financement d’un montant de 6 milliards de dollars pour faire face aux pénuries alimentaires et qui vont s’ajouter au financement de la Banque mondiale d’un montant de 30 milliards de dollars, dans le cadre de l’Alliance mondiale pour la sécurité alimentaire'', a-t-il laissé entendre.
Au vu des potentialités agricoles que détient l'Afrique, ce serait un paradoxe que ses populations vivent le calvaire de l'insécurité alimentaire. Ce qui n'est pas du goût de M. Sall. ''Le paradoxe d’une Afrique aux immenses potentialités agricoles, forestières et hydriques, souvent confrontée à des pénuries alimentaires, doit être résolu. En cela, nous devons moderniser nos systèmes agricoles, accroître la productivité de ce secteur par des investissements massifs, favoriser l’accès de nos producteurs au matériel agricole et aux engrais, et développer des chaînes de valeur agricole pour l’accès aux marchés extérieurs'', dit-il.
Proposant des solutions à cet effet, le président Sall pense que les jeunes entrepreneurs, présents dans les chaînes de valeur, devront être accompagnés dans la facilitation du commerce des produits alimentaires et la livraison des intrants. Il s’agit, pour ainsi dire, de mobiliser des ressources qui dépassent les capacités budgétaires des États africains, d'où la nécessité d’accompagner ces efforts par des financements concessionnels.
La transition énergétique…
Le président Macky Sall ne s'est pas simplement limité au sujet de l'insécurité alimentaire. Il a évoqué d'autres questions cruciales et qui sont des urgences de l'heure. L'éternel débat sur le réchauffement climatique a aussi intéressé le chef de l'État sénégalais qui a fait savoir que l'Afrique reste attachée au respect des accords de Paris. Une façon pour lui de rappeler l'urgence de ''transformer les systèmes énergétiques de manière à garantir des transitions énergétiques propres, durables, abordables et inclusives''.
Selon les informations qu'il a livrées, les récentes crises énergétiques ont montré la vulnérabilité des économies africaines qui peinent à accéder à l’énergie, au moment où des initiatives se développent pour une diversification des sources d’approvisionnement. "Nous appelons, dit-il, la communauté internationale à tenir compte des priorités plurielles de nos différentes nations dans l’ambition d’une transition énergétique mondiale, en ligne avec l’Accord de Paris. L’Afrique reste ouverte au choix d’une économie décarbonée, mais cela passe par le transfert de technologies et l’investissement dans le renouvelable''.
En tant que 8e puissance économique par son PIB et possédant plus de 60 % des terres arables, avec une population estimée à près de 2,5 milliards, d’ici 2050, le président Macky Sall rassure que l’Afrique reste un partenaire incontournable dans le renouveau du multilatéralisme auquel les États se sont engagés à Bali.
El hadji Fodé Sarr