Le Cored condamne, le journal s’excuse
Dans sa livraison d’hier, le quotidien ‘’Direct News’’ a mis à la Une le nouveau président du Conseil économique, social et environnemental (Cese). ‘’La nomination d’ADD brise l’équilibre ethnique’’, lit-on à la Une. Des propos sur Abdoulaye Daouda Diallo qui ont heurté plus d’un. Ce qui a fait réagir le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie (Cored).
Il ‘’condamne fermement ces écrits qui sapent le vivre-ensemble’’. Selon le Cored, ‘’ces propos sont en porte-à-faux avec la Charte des journalistes du Sénégal et le Code de la presse. Les articles 4 et 10 de cette charte indiquent que le journaliste doit ‘’respecter la dignité de la personne humaine et des groupes sociaux’’ et ‘’s’interdire l’apologie de la violence et la haine entre des groupes sociaux’’. Le Code de la presse, en son article 18, stipule que le ‘’journaliste et le technicien des médias doivent éviter toute allusion par le texte, l’image et le son, à l’appartenance ethnique ou nationale d’une personne’’, rappelle le Cored.
En outre, il ‘’invite les médias à faire preuve de responsabilité et à être plus regardant sur l’usage des expressions tendant à stigmatiser une communauté ou un groupe social ou mettant en péril la cohésion sociale’’.
Par ailleurs, dans une note, le directeur général du journal ‘’Direct News’’, Pape Diogoye Faye, s’est excusé. ‘’Nous n’allons jamais jouer aux faux héros en cherchant à nous dérober de nos responsabilités. Nous reconnaissons d’emblée que notre Une d'aujourd'hui a blessé plus d’un. Et en premier, l’opinion et le tribunal des pairs, en l’occurrence le Cored. C’est la raison pour laquelle la direction de publication et la direction générale de ‘Direct News’ présentent leurs sincères excuses ! Notre souci n’a jamais été et ne sera jamais de nuire ou de blesser une partie de la nation, tout comme nous sommes conscients de notre rôle dans la sauvegarde de l'unité et la cohésion nationales’’, écrit-il.
‘’Dans ce papier, l’objectif était juste d’alerter l’autorité. Car depuis bien des mois, ce débat nauséabond a affecté l’opinion. Notre souci n’a jamais été de l’alimenter au point de remettre en cause des principes immuables ! Jamais’’, dit-il dans la note.
‘’Notre intime conviction en commettant un tel papier était juste de signaler qu’on était en train de s’enfoncer sur un terrain glissant. Et ce qui nous fonde à le dire est que de tout temps, sans qu’il y ait une prescription écrite, la distribution des positions au plus haut niveau a toujours tenu compte d’un juste équilibre à la fois ethnique et religieux. Voilà ce qui a motivé l’article. Nous avions estimé qu’en mettant le doigt sur l’acte posé, nous étions en train de contribuer à alerter positivement l’autorité. À l’évidence, la perception est autre. Et encore une fois, nous présentons nos excuses ! Mea culpa’’, conclut-il.