Publié le 25 May 2023 - 18:10
MOUHAMADOU B. DIENG (AMBASSADEUR DES HANDICAPÉS VOCAUX DU SÉNÉGAL)

 ‘’Il est impératif de mettre en place des politiques d'inclusion solides’’

 

Le handicap vocal touche 1 % de la population et s’accompagne souvent d’une marginalisation. Mouhamadou Bachirou Dieng, leur ambassadeur, se bat pour la mise en place de politiques inclusives, afin de mettre un terme à la stigmatisation dont ces populations sont victimes.

 

Le handicap vocal, également connu sous le nom de mutisme, est une condition qui limite la capacité d'une personne à produire des sons vocaux ou à parler de manière fluide. Au Sénégal, 1 % de la population souffre de cette pathologie.

Selon l’ambassadeur des handicapés vocaux du Sénégal, les personnes handicapées vocales rencontrent des difficultés considérables dans leur communication verbale. Ce qui peut entraîner, d’après Mouhamadou Bachirou Dieng, un isolement social, des problèmes d'estime de soi et des barrières dans de nombreux aspects de leur vie, comme l'intégration dans la société, ainsi que leur insertion professionnelle. ‘’Les défis sont nombreux.

Tout d'abord, il y a une incompréhension fréquente de la part du grand public sur les capacités et les besoins des personnes handicapées vocales. Cela conduit à des préjugés, à des attitudes discriminatoires et à des difficultés d'accessibilité. Nous sommes souvent exclues des conversations, des interactions sociales et même des opportunités professionnelles, en raison de cette méconnaissance. De plus, le manque de soutien adéquat au niveau des politiques et des infrastructures constitue un obstacle majeur pour notre épanouissement. Les aménagements raisonnables tels que des orthophonistes sont souvent inaccessibles et insuffisants pour de nombreuses personnes handicapées vocales’’, confie le logisticien de formation.

D’après lui, pour résoudre leurs difficultés, la première étape consiste à éduquer et à sensibiliser le grand public aux réalités du handicap vocal. ‘’Nous devons encourager une compréhension empathique et combattre les stéréotypes qui entourent cette condition. Les médias, les écoles et les espaces publics peuvent jouer un rôle crucial en promouvant des représentations positives et en mettant en avant les compétences et les talents des personnes handicapées vocales. De plus, il est impératif de mettre en place des politiques d'inclusion solides. Cela comprend la mise en œuvre de la loi garantissant l'accessibilité des services et des opportunités d'emploi. Les entreprises doivent également adopter des pratiques inclusives en offrant et en promouvant un environnement de travail respectueux et accueillant’’, estime-t-il.

Il fait ce plaidoyer : ‘’De grâce, accordons plus de considération aux personnes vivant avec un handicap vocal. La compétence n'a rien à voir avec le bégaiement. Notre handicap vocal, notre force. Toujours faire face. Un pour cent de la population souffre de cette pathologie. Dans le souci de raffermir davantage nos liens, nous avons commencé à installer des cellules au niveau des régions. L’objectif est de permettre aux personnes vivant avec un handicap de sortir de leur zone de confort et vaincre leur handicap.’’

A cela s'ajoute, selon lui, le manque criant d'orthophonistes, puisqu’il n’en connait que sept au Sénégal. Sur ce point, ils aimeraient que le plateau médical puisse être renforcé en orthophonie, puisqu’il n'y a pas d'école dédiée au Sénégal.  ‘’Nous, à notre niveau, nous organisons, chaque fin du mois, des séances de self-help pour venir en aide aux personnes vivant avec un handicap vocal, des prises de parole en public.

De nos jours, certains enseignants hésitent à interroger les enfants bègues ; cela se répercute de manière négative sur leur cursus. Nous dénonçons avec véhémence et jusqu'à la dernière énergie cette stigmatisation des personnes vivant avec un handicap vocal. Je voudrais aussi annoncer mon nouveau livre intitulé «Au-delà des mots : brisons le silence de la discrimination des enfants bègues». Ce livre met en exergue la réalité souvent négligée et propose des solutions pour créer un monde inclusif où chaque enfant, indépendamment de sa parole fluide, peut s'épanouir et réussir. Je suis en train de chercher un éditeur’’, révèle Mouhamadou B. Dieng.

CHEIKH THIAM

 

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