Publié le 30 May 2023 - 17:17
JOURNÉE INTERNATIONALE DE L'HYGIÈNE MENSTRUELLE

Les menstruations, le fardeau de la honte

 

Le Sénégal, à l’instar de la communauté internationale, célèbre la Journée internationale de l’hygiène menstruelle, chaque 28 mai, afin de reconnaître le droit de toute jeune fille de gérer ses règles de façon hygiénique. Le but, c’est de soutenir le plaidoyer en faveur de l'amélioration de l'accès aux femmes et aux filles aux produits, mais aussi à un environnement sain adapté à leurs besoins en période de menstrues.

 

La santé menstruelle est une question de droits humains, pas seulement de santé. Chacune d’entre nous a droit à l’autonomie corporelle. En ce qui concerne la santé des adolescentes, ça reste une priorité majeure pour le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Ainsi, dans son programme, l'organisme onusien a deux cibles prioritaires. Il s'agit de la mère, mais aussi des adolescentes.

D'ailleurs, dans le cadre de ce programme signé entre le gouvernement du Sénégal et le bureau Sénégal du FNUAP, la santé des adolescentes reste une priorité. C'est pourquoi, lors de la Journée internationale de l’hygiène menstruelle qui s’est tenue sous l’égide du ministère de la Jeunesse, le Projet de promotion des jeunes (PPJ), à travers le Bureau-conseil de Gueule Tapée-Fass-Colobane et avec l’appui de l’UNFPA, Dr Selly Kane, responsable de la santé de la reproduction à l'UNPFA, a souligné que la santé des adolescentes reste une priorité majeure pour le Fonds des Nations Unies pour la population.  

Ainsi, pour le cas de l’hygiène menstruelle, ‘’il faut accompagner les jeunes adolescentes pour qu’elles comprennent que les menstrues, c’est quelque chose de très naturel et de voir également par rapport à leurs besoins quels sont les gaps qui existent dans leurs zones, dans leurs quartiers et de voir ensemble avec la communauté quelles sont les solutions locales qu’on peut trouver pour mieux soutenir encore une fois ces jeunes, parce que ça leur permet, quand les besoins sont pris en compte, d’arriver à aller à l’école comme il faut’’, fait-elle savoir.

À son avis, ‘’ça évite la déperdition scolaire, les absences répétées. Ça permet à ces jeunes filles également, lorsqu’elles sont en apprentissage, d'aller jusqu’au bout de leur cycle".

Douleur des menstrues

Docteur Selly Kane a aussi souligné que la douleur des menstrues, c’est un processus naturel en principe, pour l’essentiel des femmes et des filles. "Il y a des aspects qu’il faut prendre en compte pour que la fille ou la femme ait accès à des soins sanitaires, à l’eau, aux serviettes hygiéniques. Mais aussi que cette femme puisse, à tout moment, financer ses besoins sans problème. Mais en dehors de ça, il y a quelques cas exceptionnels. Il arrive que certaines filles aient des problèmes. Dans ce cas, le conseil est d’aller consulter la sage-femme de la structure de santé la plus proche ou d’aller voir son gynécologue pour en discuter, parce qu’il s’agira de gérer ça au cas par cas", a plaidé Dr Kane.

D'après la coordonnatrice de Projet promotion des jeunes, Coura Gaam Diouf, beaucoup de filles éprouvent des difficultés pour se procurer des serviettes hygiéniques. Pour pallier cette problématique de santé, dira Mme Diouf, avec l’appui des partenaires, ils pistent des solutions pour que les filles puissent se procurer des serviettes hygiéniques réutilisables en période de menstruation, pour éviter la stigmatisation ou même pour éviter l’abandon scolaire.

L’État, dit-elle, est regardant sur les produits qu’il offre aux adolescents jeunes, surtout les filles. "Nous offrons des consultations gratuites, nous avons des médecins spécialistes. Il faut rappeler que, dans le cadre de la lutte contre le VIH/sida, le ministère de la Jeunesse contribue également à cette lutte avec le PPJ’’, fait-elle savoir.

Abdoul Aziz Paye, maire de la commune de Gueule Tapée-Fass-Colobane, a lui insisté sur la santé infantile qui est assez importante dans le processus de développement individuel et collectif d’une nation.

À cet effet, il prône la sensibilisation, l'éducation et la création de conditions optimales pour que ces enfants puissent se prendre en charge en cas de menstrues et qu’elles ne puissent plus avoir de problèmes au niveau de leurs établissements. ‘’A notre niveau, nous faisons de sorte que les toilettes puissent être dans de bonnes conditions et nous sommes en phase de séparer des toilettes hommes et femmes pour qu’ils ne se rencontrent plus dans les mêmes lieux’’, a informé l'édile de Gueule Tapée-Fass-Colobane.

DIANA DIA(Stagiaire)

 

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