La Plateforme de veille des femmes pour la paix et la sécurité Ëtu Jamm s’est prononcée sur la situation actuelle du pays à travers un communiqué. Elle lance un appel à la paix pour que les choses reviennent à la normale. 

En cette période de crise et de tensions politiques au Sénégal, toutes les voix se lèvent pour demander la fin des échauffourées et que la paix puisse revenir. La Plateforme de veille des femmes pour la paix et la sécurité Ëtu Jamm n’est pas en reste. Dans un communiqué de presse, Ëtu Jamm est revenue sur la situation actuelle.

‘’Le Sénégal traverse des moments difficiles avec une violence inouïe presque partout et installant le pays dans un risque de basculement indescriptible dans le chaos. Des événements sanglants avec son chapelet de morts sont égrenés tous les jours, rappelant la période sombre de la crise sanitaire, les dégâts matériels incommensurables notés un peu partout. L’aboutissement de cette situation de crise, de détresse, de l’escalade du mal à laquelle nous assistons, augure des lendemains incertains et donne en prélude une grande balafre à la démocratie sénégalaise tant enviée jusqu’ici’’, déclare-t-elle dans le communiqué.

 Ainsi, la Plateforme de veille des femmes pour la paix et la sécurité, notamment pour des élections apaisées au Sénégal Ëtu Jamm, composée de 50 organisations faîtières de la société civile féminine coordonnée par Femmes Africa Solidarité (Fas),  dit exprimer ses vives préoccupations face à la crise politique, sociale et des droits humains, mettant le pays dans une impasse, au regard de la gravité de la situation.

‘’Ëtu Jamm est très préoccupée par les soubresauts qui secouent actuellement notre pays avec : la persistance des violences physiques publiques ahurissantes suivies de morts. Les perturbations scolaires et universitaires. La restriction de la mobilité et de l’accès à l’information. L’activité économique en berne pendant des jours. Les multiples arrestations semant la peur un peu partout. Les décès annoncés par balles. La présence des adolescents et des tout jeunes dans les manifestations. L’accès difficile à un centre de santé confinant de plus en plus les malades même graves à la maison. L’atteinte de la cohésion sociale touchée par les dénonciations intempestives entraînant la psychose et la peur chez les populations. La destruction de biens publics et privés, d’infrastructures nationales que nous mettrons des années à reconstruire. Le signalement de violences sexuelles sur des femmes et des filles lors des manifestations’’, dénonce la plateforme.

  Dans ce contexte, Ëtu Jamm, dont leur  devise est le ‘’dissoo’’, propose des résolutions en appelant ‘’à bannir dans l’espace public tout discours incitatif de violences et qui sont de grandes entraves à la paix et à la sécurité. A adopter un comportement républicain d’apaisement concourant au maintien et à la préservation de la paix, de la sérénité et de la cohésion sociale. Ëtu Jamm en appelle à des solutions d'urgences politiques, sociales et culturelles appropriées pour un retour rapide au calme et à la sérénité, permettant aux populations de vaquer en toute quiétude à leurs activités freinées par cette situation qui prévaut actuellement. Lance un appel au président de la République, garant de la paix et de la sécurité, pour la restauration de la paix, de la sécurité et de la justice. Exhorte les acteurs politiques à engager des consultations inclusives pour la paix et la sécurité. Encourage la création des conditions de réussite d'un dialogue inclusif, sain et sincère, qui réunirait toutes les composantes de la société politique, de la société civile, des autorités religieuses et culturelles, des jeunes et des femmes, et que la stabilité du pays, la paix et la sécurité doivent primer sur les désirs ou les volontés de toute personne, quel que soit son rang social’’, a-t-elle proposé.

Par ailleurs, Ëtu Jamm invite les populations, en particulier les acteurs politiques et administratifs, à la retenue, au respect des droits humains, à la pacification de l’espace public, pour un Sénégal de paix, de cohésion sociale et d’unité.

NDEYE KHOUDIA DIENG (STAGIAIRE)