L'Ofnac et l’UNCHK se coalisent
Dans le cadre de la lutte contre la corruption, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) et l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UNCHK) ont signé hier un protocole d'accord. D’une durée de trois ans, il a pour objectif la mise en œuvre d’actions et d’activités conjointes de prévention en vue de promouvoir le rejet de la fraude et de la corruption, entre autres.
L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) et l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UNCHK) ont signé, hier, un protocole de partenariat. Ce dernier a pour objectif de définir les modalités de partenariat entre les deux entités pour la mise en œuvre d’actions et d’activités conjointes de prévention en vue de promouvoir le rejet de la fraude, de la corruption, des pratiques assimilées et des infractions connexes partout où besoin sera et dans le secteur de l’enseignement supérieur, particulièrement dans les espaces numériques ouverts (Eno) de l’UNCHK.
L’intention de coopérer comprend tous les programmes d’intérêt commun des deux institutions. Chaque projet mené en coopération fera l’objet d’un accord spécifique. De nombreuses activités sont prises en considération, notamment l’organisation d’activités de sensibilisation contre la fraude et la corruption autour du numérique éducatif, la collaboration autour des actions de service à la communauté pour le renforcement de la transparence et de l’intégrité dans les services publics et même privés, le développement de projets conjoints, la mise à disposition de ressources et compétences techniques, l’organisation de séminaires de formation et de partage d’expériences.
"En particulier, la collaboration entre les parties pourrait porter sur les points suivants. Il s'agit d'une offre de formation continue à tarif préférentiel, la mise en place d’une plateforme de formation à distance pour les besoins des activités en ligne, dans le cadre du partenariat, la coproduction des contenus pédagogiques innovants, des enquêtes sociologiques et des recherches sur la corruption et autres thématiques préalablement définies, la co-organisation de conférences et de séminaires dans les domaines d’intérêt commun, la mise à disposition des ressources et compétences techno-pédagogiques de l’UVS pour les projets conjointement déroulés, la co-organisation d’activités de service à la communauté, toute autre activité susceptible de favoriser le développement ou la promotion des deux institutions partenaires, que ce soit dans le cadre de leur fonctionnement interne ou de leur écosystème", souligne le protocole d'accord.
Chaque accord spécifique, indique-t-on, définira toutes les contributions de chacune des parties, les ressources financières requises, le but du programme, sa durée, les conditions de sa mise en œuvre et les conditions de sa reconduction. Chacune des institutions identifiera une personne ou un service responsable de la mise en œuvre des projets communs issus du présent protocole d’accord. Chaque accord spécifique sera approuvé par les autorités compétentes de chaque institution. Chaque institution est responsable de ses collaborateurs respectifs qui participent aux projets communs.
En outre, l’UNCHK s’engage à collaborer avec l’Ofnac dans le sens de l’accompagner dans ses missions, notamment la mise en œuvre des activités définies conjointement en vue de l’amélioration de la prévention et de la lutte contre la corruption, assurer un suivi et une évaluation des activités définies. "Des réunions de coordination-suivi réunissant l’Ofnac et l’UNCHK seront tenues régulièrement par un comité composé des représentants des deux parties, au moins une fois par semestre pour examiner toutes questions utiles au fonctionnement du partenariat. Les deux parties élaborent à la fin de chaque année des rapports annuels des activités. Le présent protocole fera l’objet d’une évaluation au bout de douze mois de mise en œuvre pour en mesurer les résultats et éventuellement envisager des réaménagements. La durée du protocole non contraignant est de trois ans", renseigne le document.
Création d’une Académie anticorruption
Ainsi, le président de l'Ofnac a laissé entendre que si les acteurs de l’université sont bien sensibilisés, bien informés et conscientisés sur les méfaits de la corruption et sur le rôle qu’ils doivent jouer aujourd’hui et demain, nous pourrons aborder avec plus d’optimisme et de confiance, le virage vers l’émergence économique, dans un contexte d’exploitation de nos ressources pétrolières et gazières. Pour Serigne Bassirou Guèye, en plus de former les élites africaines de demain, les universités doivent également relever les défis de la fraude et de la corruption qui les interpellent directement. Il s’agit notamment de la tricherie et de la fraude aux examens, des manœuvres frauduleuses dans les inscriptions et la délivrance des diplômes, de la délivrance de diplômes non reconnus par le Cames, de la gestion opaque des instituts privés créés au sein des universités et facultés, du favoritisme dans les recrutements de personnel, de la procédure de passation des marchés, etc.
‘’Pour atteindre cet objectif qui est largement à notre portée, il nous faudra, à travers un dialogue sain, constructif et permanent, trouver et mettre en place des mécanismes de prévention contre la corruption en milieu universitaire et en assurer le suivi. L’activité que nous déroulons présentement, loin d’être un fait isolé, se tient dans un contexte particulier qu’il convient de souligner. En effet, elle intervient dans le sillage de la mise en œuvre de la première phase de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC) 2020-2024. Cette stratégie agrège aujourd’hui toutes les initiatives sectorielles en matière de lutte contre la corruption au Sénégal jusqu’à l’horizon 2024. Comme vous l’imaginez bien, elle accorde une place prépondérante à l’enseignement sous toutes ses composantes, à savoir le cycle élémentaire, le cycle secondaire et le cycle universitaire’’, explique M. Guèye.
D’après lui, dans ce dernier échelon, il est envisagé la création d’une Académie anticorruption. ‘’Aujourd’hui, saisissant la belle opportunité de cette rencontre, j’ai l’immense plaisir de vous annoncer que ce projet sera bientôt lancé. Pour le faire aboutir, nous avons déjà engagé des discussions préliminaires avec le Centre africain d’études supérieures en gestion (Cesag), qui est un institut d’enseignement à vocation régionale. Nous avons également posé les jalons d’une collaboration tripartite entre l’École nationale d’Administration, l’Académie internationale anticorruption qui a son siège à Vienne en Autriche et l’Ofnac’’, renseigne Serigne Bassirou Guèye.
CHEIKH THIAM