Publié le 24 Jul 2023 - 14:43
BOCAR SAMBA DIÈYE VS CBAO

Acsif et l’homme d’affaires comptent faire le tour des chefs religieux et des porteurs de voix

 

L'affaire opposant l'importateur de riz Bocar Samba Dièye à la CBAO n’a pas encore connu d’épilogue. L’homme d’affaires peut compter sur l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) qui a décidé de prendre les choses en main.

 

Un dossier qui a assez duré. C’est le sentiment qui anime l’homme d’affaires Bocar Samba Dièye et les membres de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) qui ont tenu, hier, une conférence de presse conjointe pour révéler les actions qu’ils comptent mener ensemble pour que l’importateur de riz obtienne gain de cause dans l’affaire qui l’oppose à la CBAO.

En effet, depuis 2008, les biens de Bocar Samba Dièye ont été saisis par la banque et vendus. Ce dernier a esté en justice et obtenu gain de cause. La justice a tranché en sa faveur et demandé à la CBAO de le dédommager à hauteur de 11 milliards 500 millions de francs CFA. Depuis lors, il attend d’être payé. 

Le président de l'Acsif renseigne que la CBAO estime que si elle paie Bocar Samba Dièye, elle risque de fermer boutique et que ses employés se retrouveront au chômage. "Une entreprise qui vole de l'argent à son client et qui, au bout de 15 ans, après de multiples décisions de justice en sa défaveur, pose cet argument sur la table, veut le soutien de l'État, veut toucher la sensibilité de l'État. Nous ne l'accepterons pas. Parce qu'il relève même de la crédibilité de notre secteur financier", dénonce Famara Ibrahima Cissé.

"Il est essentiel, poursuit-il, de souligner que, dans cette affaire, la raison d'État ne saurait primer sur les conclusions impartiales d'un expert assermenté, impartial, mandaté pour la justice ayant rempli sa mission de manière contradictoire. Nous voulons lancer un appel au peuple sénégalais pour dire que nous ne comptons pas à en rester là. Nous comptons faire le tour du pays pour rencontrer les dignitaires, les porteurs de voix, les chefs religieux, les leaders de chapelle politique pour partager avec eux tout ce magma d'informations pour que nul n’en ignore et que le peuple en tire toutes les conséquences, si cette justice venait à rendre une décision en défaveur de Bocar Samba Dièye, ce qui serait une injustice".

"Les deux Unacois ont laissé Bocar seul se battre"

L'ex-secrétaire permanent de l'Unacois Yessal, Alla Dieng, prenant part à la rencontre, a dénoncé l'attitude des deux organisations Unacois. "Les deux Unacois ont laissé Bocar seul se battre, alors qu'il est membre fondateur de l'Unacois en 1989. Je lui réaffirme mon soutien. Je dénonce cette attitude. Il n'y a pas un acteur du secteur privé qui est venu soutenir Bocar, alors que ça devait être le cas, parce que chacun peut être victime comme Bocar l’est", a-t-il martelé.

Mieux, dit-il, l'homme d'affaires est plus proche d'être victime d'une banque que de bénéficier des services de banque. "Un État doit accompagner et encadrer la naissance de champions pour qu'ils grandissent. Mais est-ce que l'État doit regarder mourir un champion ? Aujourd'hui, Bocar doit dépasser le stade d'importateur ; il devait embrasser l'industrie depuis très longtemps. Il fut un temps, Senghor et Abdou Diouf s'agenouillaient devant Bocar pour qu'il n'y ait pas de rupture de stockage d'importation de riz", déclare l'ex-secrétaire permanent de l'Unacois Yessal.

Il ajoute : "Nous allons mettre en place un collectif des victimes du fonctionnement de notre système judiciaire.".

Pour rappel, l'affaire opposant Bocar Samba Dièye à Attijari (ex-CBAO) date de 2008. D'après des informations, Attijari avait profité du fait que Bocar Samba Dièye est un illettré pour lui faire signer un protocole dans lequel il reconnaissait devoir à la banque de l'argent. Face aux appréhensions de l’homme d’affaires, avant de porter sa signature, Attijari aurait assuré que cette transaction n’aurait aucune incidence financière dommageable pour son client, qu’elle lui permettra même de bénéficier d’avantages.

Trois ans plus tard, lors d’une audience d’adjudication, tenue le 9 août 2016, la banque avait récupéré trois immeubles de Bocar Samba Dièye objet des titres fonciers 8403/GR, 12788/DG et 9986/DG. Et considérant que ces immeubles valent 4 milliards de francs CFA, Attijari estimait que l’homme d’affaires lui devait encore 3,166 milliards F CFA.

FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)

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