Publié le 2 Aug 2023 - 08:09

Africtivistes

 

Dans un communiqué publié hier, AfricTivistes, une organisation pro-démocratie et de promotion de l’usage responsable des technologies numériques pour une participation citoyenne effective, condamne la décision de l’Etat du Sénégal de couper l’internet mobile au Sénégal. ‘’Il est récurrent de constater des blocages d’internet en période électorale ou en période de manifestations dans beaucoup de pays africains. Il est dommage de voir le Sénégal, dont la tradition démocratique est reconnue partout dans le monde, rejoindre cette liste de pays censeurs’’, regrette-t-elle.  ‘’La coupure d’internet et les formes de restrictions en ligne constituent une violation de la liberté d’expression et de l'accès à l'information. Les autorités doivent s'abstenir de couper internet par respect aux droits fondamentaux notamment dans le contexte de manifestations et de tensions’’, lit-on dans la note.

‘’Les censures du cyberespace, quelles qu’elles soient, violent la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (DUDH), la Charte africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (CADHP) et la Déclaration des principes sur la liberté d’expression et l'accès à l’information en Afrique qui a été élaborée conformément au paragraphe 1 de l’article 45 de la CADHP’’, ajoute AfricTivistes. Qui souligne que, dans la même déclaration, ‘’il est clairement mentionné que les États ne peuvent restreindre le droit des individus à rechercher, recevoir et communiquer des informations via les moyens numériques, sauf si cela est justifiable selon le droit international des droits de l'Homme’’. Elle rappelle que ‘’les restrictions violent aussi les engagements pris par le Sénégal dans le cadre du Partenariat pour un Gouvernement ouvert (OGP) qui sont de garantir le droit d'accès à l'information pour ses citoyens.

...Par ailleurs, AfricTivistes a tenu à rappeler à l’Etat que ‘’la censure ainsi que les coupures d’Internet perturbent la libre circulation de l'information, les activités économiques qui dépendent fortement d'internet et empêchent aux populations d’user de leur droit d’accès à un service universel. Nous condamnons toute forme de censure et d'interruption du réseau internet, en particulier celles qui ont un impact disproportionné sur les droits fondamentaux, y compris la liberté d'expression, la liberté d’information et la liberté de réunion’’.

Elle invite l’Etat, en outre, ‘’à respecter les droits des citoyens, ses engagements régionaux et internationaux tout en déplorant le fait qu’il n’existe pas de mesures incitatives au niveau national ou régional qui poussent les autorités à respecter les droits. Nous invitons le gouvernement du Sénégal à lever cette suspension et à éviter de recourir à des mesures de restriction d'internet pour contrôler les voix dissidentes et les protestations légitimes’’. Aussi, elle l’invite ‘’en collaboration avec les différents fournisseurs d’accès à internet (FAI) à diligenter une politique de dédommagement à la hauteur des préjudices causés.  Nous rappelons au gouvernement que de telles actions restrictives soulèvent des questions majeures sur la liberté d'expression et de manifestation, sur le droit à l'information et l'accès au cyberespace ainsi que sur l’état de la démocratie sénégalaise’’.

 

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