Publié le 2 Aug 2023 - 12:43

Au-dela des illusions électoralistes, la nécessité d’une alternative politique

 

Trois semaines après la reculade ou le "repli tactique" du Président Macky Sall, qui a décidé de ne plus postuler à un troisième mandat et contrairement à ses craintes infondées, le pays semble fonctionner normalement, malgré la vie chère, les inondations catastrophiques, les naufrages itératifs des barques de jeunes migrants, les grèves de travailleurs exploités…etc.

Nécessité d’une décrispation politique

Par contre, du fait du retrait brutal de la troisième candidature de Macky Sall reconnu, jusque-là, comme son seul élément fédérateur, la mouvance présidentielle se trouve dans l’œil du cyclone, tiraillée par des querelles intestines, voire des luttes de pouvoir entre factions diverses, menaçant sa cohésion et même l’existence de son régime funeste,

L’homme fort, qui n’excluait pas de s’éterniser au pouvoir jusqu’au-delà de 2035, semble maintenant atteint du syndrome du "canard boiteux", voyant son autorité d’antan et sa marge de manœuvre drastiquement réduites et ne sachant plus quoi faire de la patate chaude du dauphinat, que lui ont refilée ses bien-aimés camarades et frères de coalition. Le voilà donc, à peine sorti du douloureux dilemme du " ni oui ni non", plongé dans l’embarras du choix de son successeur, une tâche extrêmement délicate, qu’il tente de différer avec ses multiples voyages, mais à laquelle il ne pourra pas se dérober !

L’implosion tant attendue (et même espérée par certains) du Parti-Etat de Benno-APR aura bien lieu, même si son ampleur est encore ignorée et ne manquera pas d’avoir des répercussions des affaires de l’Etat.

C’est dire que les plus hautes autorités de notre pays auront assez à faire pour maîtriser les frondes menées par des dissidences internes, pour se payer le luxe d’affronter l’opposition véritable, dont le PASTEF.

La raison commande donc, de continuer sur la voie de la décrispation entamée par la renonciation forcée aux rêves chimériques de la troisième candidature. Il pourrait s’agir, dans le court terme, de libérer tous les prisonniers politiques et d’organiser des élections régulières transparentes et ouvertes à tous les citoyens remplissant les critères et désireux d’y participer, y compris Ousmane Sonko, qu’on tente d’évincer arbitrairement. GARE AUX ILLUSIONS ÉLECTORALISTES !

Il ne fait pas l’ombre d’un doute, qu’à lui tout seul, un simple Dimanche électoral sans soubassement programmatique ni unité populaire – en l’occurrence celui de l’élection présidentielle de février 2024 - ne peut suffire à remédier au sort tragique de peuples opprimés comme le nôtre. De fait, les sempiternelles problématiques liées à l’approfondissement de la démocratie, au déséquilibre institutionnel, à la satisfaction de la demande sociale, voire à la pauvreté, responsables de la chute du parti socialiste en 2000, ont survécu à nos deux alternances et semblent plutôt connaître une nouvelle acuité.

Les limites de simples compétitions électorales comme facteur de transformation sociale sautent aux yeux. Elles se réduisent, encore, beaucoup trop souvent à des opportunités de promotion sociale pour les élites politiques, une passerelle pour accéder à des positions leur permettant de fouler allègrement aux pieds les droits de leurs concitoyens, qu’ils auront, auparavant réussi à berner avec de belles promesses presque jamais tenues.

Lors des campagnes électorales organisées dans une atmosphère de marketing commercial, les contenus programmatiques sont, la plupart du temps, relégués à l’arrière-plan. Le focus est davantage mis sur l’aspect ludique (giga-meetings, caravanes folkloriques…) et sur la séduction politique étroitement imbriquée à des éléments de corruption financière (enveloppes ou transferts monétaires), voire de chantage moral, sur fond de dépravation des mœurs (politiques) et de débauchage, voire de "débauche politicienne".

Néanmoins, les experts en fraude électorale rencontrent de nouveaux écueils que sont l’appropriation et la maîtrise graduelles par les larges masses populaires (surtout celles urbaines) du réflexe et des techniques de vote, ainsi que la diffusion immédiate des résultats issus des bureaux de vote par les médias, au soir de la journée de vote, annihilant substantiellement les velléités de fraude.

C’est pour cette raison que l’actuel président de la coalition Benno Bokk Yakaar, a été contraint de faire dans l’innovation en matière de hold-up électoral, lui, dont l’expertise avait été révélée au monde par le "mystérieux" coup KO de 2007, ayant permis l’élection au premier tour, aussi miraculeuse que suspecte, de son mentor d’alors, Me Abdoulaye Wade. En plus des habituels traficotages au niveau du fichier électoral, dont l’exemple le plus achevé se trouve au niveau de nos départements septentrionaux et de la scandaleuse sélection discrétionnaire des candidats, sous couvert de parrainage, par un conseil constitutionnel dévoué et soumis à l’Exécutif, la grande nouveauté nous est venue des tenants de l’illibéralisme. Ces politiciens, dont le plus tristement célèbre est Viktor Orbán, le premier ministre hongrois, prônent la domestication de tous les autres pouvoirs (législatif, judiciaire et même la Presse) par un hyperprésident et l’emprisonnement, à tout va, d’opposants, surtout ceux susceptibles de concourir à l’élection présidentielle (Karim, Khalifa et maintenant Sonko).

A tel point qu’à quelques semaines des prochaines élections du 25 février 2024, appelées à être une étape cruciale dans l’évolution démocratique de notre pays, on observe des prisons remplies à ras-bord de jeunes militants de PASTEF (et autres victimes collatérales), ainsi qu’une pléthore de candidatures annoncées, dont aucune n’est vraiment certaine.

Refuser une seconde chance au système néocolonial !

Devant la farouche résistance populaire menée par l’intraitable leader du PASTEF, il a même fallu, pour élargir la base sociale de leur système déliquescent, sceller, dans le cadre d’un pseudo-dialogue national, une sorte de "compromission historique" avec les couches et forces sociales intéressées à la perpétuation de l’ordre néocolonial. Ensuite, au lieu de renoncer définitivement au parrainage citoyen, conformément à l’arrêt de la CEDEAO du 28 avril 2021, en attendant de trouver une solution consensuelle avec l’ensemble de la classe politique, le président Macky Sall a enrôlé ses nouveaux amis "dealers" dans l’adoption d’un nouveau système de parrainage optionnel à deux vitesses (citoyen ou par les élus), aussi discriminatoire et injuste que le premier.

Les prochaines élections interviennent, donc, à un moment décisif et vont très certainement déterminer la future trajectoire politique de notre pays, qui semble se trouver à la croisée des chemins. La question est celle de savoir si le Sénégal avec ses traditions démocratiques anciennes remontant à l’ère coloniale, va renouer avec sa réputation quelque peu surfaite, de vitrine démocratique, en empruntant la voie indiquée par les Assises nationales ou s’enfoncer irrémédiablement dans les méandres de l’autoritarisme, comme cela semble être le cas, depuis un certain 25 mars 2012 ?

Notre pays est, actuellement, le théâtre d’affrontements épiques entre une classe politique traditionnelle désireuse de préserver l’ordre (néocolonial) établi et de nouvelles forces politiques acquises à la nécessité de ruptures courageuses, mais affaiblies par la rivalité féroce qui les oppose et qui semble reposer sur des considérations tout à fait subjectives et secondaires.

Outre leur volonté d’assainir des mœurs politiques caractérisées par le clientélisme, la corruption, elles sont désireuses de rompre avec la soumission servile aux intérêts étrangers, en vue de permettre à notre Nation de recouvrer sa pleine et entière souveraineté sur tous les plans (politique, économique, monétaire et culturelle…).

En l’état actuel des choses, tout semble indiquer que la coalition présidentielle va vers une implosion inéluctable, qui pourrait même écarter ses différentes composantes de la qualification à un éventuel second tour.

C’est pour cette raison que toutes les forces politiques acquises à l’avènement d’une véritable alternative sociopolitique inspirée des Assises nationales devraient pouvoir s’entendre sur un programme commun de transition vers une nouvelle République. Cela suppose de mettre fin à la stigmatisation du PASTEF, qui même s’il constitue, à l’heure actuelle la principale force d’opposition, ne me semble pas pouvoir, à lui tout seul, venir à bout du système politique en vigueur dans notre pays depuis plusieurs décennies.

L’absence d’unité des forces patriotiques et progressistes ne fera que baliser le chemin aux tenants de la "compromission historique", déjà à l’œuvre, dont l’objectif est la perpétuation de l’actuel système d’oppression et d’exploitation néocoloniales.

La jeunesse sénégalaise doit se joindre au puissant mouvement panafricaniste qui refuse de donner une seconde chance au système néocolonial.

NIOXOR TINETrois semaines après la reculade ou le "repli tactique" du Président Macky Sall, qui a décidé de ne plus postuler à un troisième mandat et contrairement à ses craintes infondées, le pays semble fonctionner normalement, malgré la vie chère, les inondations catastrophiques, les naufrages itératifs des barques de jeunes migrants, les grèves de travailleurs exploités…etc.

NÉCESSITÉ D’UNE DÉCRISPATION POLITIQUE

Par contre, du fait du retrait brutal de la troisième candidature de Macky Sall reconnu, jusque-là, comme son seul élément fédérateur, la mouvance présidentielle se trouve dans l’œil du cyclone, tiraillée par des querelles intestines, voire des luttes de pouvoir entre factions diverses, menaçant sa cohésion et même l’existence de son régime funeste,

L’homme fort, qui n’excluait pas de s’éterniser au pouvoir jusqu’au-delà de 2035, semble maintenant atteint du syndrome du "canard boiteux", voyant son autorité d’antan et sa marge de manœuvre drastiquement réduites et ne sachant plus quoi faire de la patate chaude du dauphinat, que lui ont refilée ses bien-aimés camarades et frères de coalition. Le voilà donc, à peine sorti du douloureux dilemme du " ni oui ni non", plongé dans l’embarras du choix de son successeur, une tâche extrêmement délicate, qu’il tente de différer avec ses multiples voyages, mais à laquelle il ne pourra pas se dérober !

L’implosion tant attendue (et même espérée par certains) du Parti-Etat de Benno-APR aura bien lieu, même si son ampleur est encore ignorée et ne manquera pas d’avoir des répercussions des affaires de l’Etat.

C’est dire que les plus hautes autorités de notre pays auront assez à faire pour maîtriser les frondes menées par des dissidences internes, pour se payer le luxe d’affronter l’opposition véritable, dont le PASTEF.

La raison commande donc, de continuer sur la voie de la décrispation entamée par la renonciation forcée aux rêves chimériques de la troisième candidature. Il pourrait s’agir, dans le court terme, de libérer tous les prisonniers politiques et d’organiser des élections régulières transparentes et ouvertes à tous les citoyens remplissant les critères et désireux d’y participer, y compris Ousmane Sonko, qu’on tente d’évincer arbitrairement. GARE AUX ILLUSIONS ÉLECTORALISTES !

Il ne fait pas l’ombre d’un doute, qu’à lui tout seul, un simple Dimanche électoral sans soubassement programmatique ni unité populaire – en l’occurrence celui de l’élection présidentielle de février 2024 - ne peut suffire à remédier au sort tragique de peuples opprimés comme le nôtre. De fait, les sempiternelles problématiques liées à l’approfondissement de la démocratie, au déséquilibre institutionnel, à la satisfaction de la demande sociale, voire à la pauvreté, responsables de la chute du parti socialiste en 2000, ont survécu à nos deux alternances et semblent plutôt connaître une nouvelle acuité.

Les limites de simples compétitions électorales comme facteur de transformation sociale sautent aux yeux. Elles se réduisent, encore, beaucoup trop souvent à des opportunités de promotion sociale pour les élites politiques, une passerelle pour accéder à des positions leur permettant de fouler allègrement aux pieds les droits de leurs concitoyens, qu’ils auront, auparavant réussi à berner avec de belles promesses presque jamais tenues.

Lors des campagnes électorales organisées dans une atmosphère de marketing commercial, les contenus programmatiques sont, la plupart du temps, relégués à l’arrière-plan. Le focus est davantage mis sur l’aspect ludique (giga-meetings, caravanes folkloriques…) et sur la séduction politique étroitement imbriquée à des éléments de corruption financière (enveloppes ou transferts monétaires), voire de chantage moral, sur fond de dépravation des mœurs (politiques) et de débauchage, voire de "débauche politicienne".

Néanmoins, les experts en fraude électorale rencontrent de nouveaux écueils que sont l’appropriation et la maîtrise graduelles par les larges masses populaires (surtout celles urbaines) du réflexe et des techniques de vote, ainsi que la diffusion immédiate des résultats issus des bureaux de vote par les médias, au soir de la journée de vote, annihilant substantiellement les velléités de fraude.

C’est pour cette raison que l’actuel président de la coalition Benno Bokk Yakaar, a été contraint de faire dans l’innovation en matière de hold-up électoral, lui, dont l’expertise avait été révélée au monde par le "mystérieux" coup KO de 2007, ayant permis l’élection au premier tour, aussi miraculeuse que suspecte, de son mentor d’alors, Me Abdoulaye Wade. En plus des habituels traficotages au niveau du fichier électoral, dont l’exemple le plus achevé se trouve au niveau de nos départements septentrionaux et de la scandaleuse sélection discrétionnaire des candidats, sous couvert de parrainage, par un conseil constitutionnel dévoué et soumis à l’Exécutif, la grande nouveauté nous est venue des tenants de l’illibéralisme. Ces politiciens, dont le plus tristement célèbre est Viktor Orbán, le premier ministre hongrois, prônent la domestication de tous les autres pouvoirs (législatif, judiciaire et même la Presse) par un hyperprésident et l’emprisonnement, à tout va, d’opposants, surtout ceux susceptibles de concourir à l’élection présidentielle (Karim, Khalifa et maintenant Sonko).

A tel point qu’à quelques semaines des prochaines élections du 25 février 2024, appelées à être une étape cruciale dans l’évolution démocratique de notre pays, on observe des prisons remplies à ras-bord de jeunes militants de PASTEF (et autres victimes collatérales), ainsi qu’une pléthore de candidatures annoncées, dont aucune n’est vraiment certaine.

REFUSER UNE SECONDE CHANCE AU SYSTÈME NÉOCOLONIAL!

Devant la farouche résistance populaire menée par l’intraitable leader du PASTEF, il a même fallu, pour élargir la base sociale de leur système déliquescent, sceller, dans le cadre d’un pseudo-dialogue national, une sorte de "compromission historique" avec les couches et forces sociales intéressées à la perpétuation de l’ordre néocolonial. Ensuite, au lieu de renoncer définitivement au parrainage citoyen, conformément à l’arrêt de la CEDEAO du 28 avril 2021, en attendant de trouver une solution consensuelle avec l’ensemble de la classe politique, le président Macky Sall a enrôlé ses nouveaux amis "dealers" dans l’adoption d’un nouveau système de parrainage optionnel à deux vitesses (citoyen ou par les élus), aussi discriminatoire et injuste que le premier.

Les prochaines élections interviennent, donc, à un moment décisif et vont très certainement déterminer la future trajectoire politique de notre pays, qui semble se trouver à la croisée des chemins. La question est celle de savoir si le Sénégal avec ses traditions démocratiques anciennes remontant à l’ère coloniale, va renouer avec sa réputation quelque peu surfaite, de vitrine démocratique, en empruntant la voie indiquée par les Assises nationales ou s’enfoncer irrémédiablement dans les méandres de l’autoritarisme, comme cela semble être le cas, depuis un certain 25 mars 2012 ?

Notre pays est, actuellement, le théâtre d’affrontements épiques entre une classe politique traditionnelle désireuse de préserver l’ordre (néocolonial) établi et de nouvelles forces politiques acquises à la nécessité de ruptures courageuses, mais affaiblies par la rivalité féroce qui les oppose et qui semble reposer sur des considérations tout à fait subjectives et secondaires.

Outre leur volonté d’assainir des mœurs politiques caractérisées par le clientélisme, la corruption, elles sont désireuses de rompre avec la soumission servile aux intérêts étrangers, en vue de permettre à notre Nation de recouvrer sa pleine et entière souveraineté sur tous les plans (politique, économique, monétaire et culturelle…).

En l’état actuel des choses, tout semble indiquer que la coalition présidentielle va vers une implosion inéluctable, qui pourrait même écarter ses différentes composantes de la qualification à un éventuel second tour.

C’est pour cette raison que toutes les forces politiques acquises à l’avènement d’une véritable alternative sociopolitique inspirée des Assises nationales devraient pouvoir s’entendre sur un programme commun de transition vers une nouvelle République. Cela suppose de mettre fin à la stigmatisation du PASTEF, qui même s’il constitue, à l’heure actuelle la principale force d’opposition, ne me semble pas pouvoir, à lui tout seul, venir à bout du système politique en vigueur dans notre pays depuis plusieurs décennies.

L’absence d’unité des forces patriotiques et progressistes ne fera que baliser le chemin aux tenants de la "compromission historique", déjà à l’œuvre, dont l’objectif est la perpétuation de l’actuel système d’oppression et d’exploitation néocoloniales.

La jeunesse sénégalaise doit se joindre au puissant mouvement panafricaniste qui refuse de donner une seconde chance au système néocolonial.

NIOXOR TINE

 

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