Publié le 24 Aug 2023 - 06:25
DRAME DE FASS BOYE ET MANIFESTATIONS

Les FDS opèrent une série d’arrestations

 

À l'annonce du drame au large de Cap-Vert, des manifestations avaient été éclaté à Fass Boye. Plus d'une dizaine de personnes ont été arrêtées. Un mandat de dépôt leur a été notifié hier et les interpellations se poursuivent dans cette localité endeuillée. Les rescapés sont rentrés lundi très tard dans leur village d'origine et pris en charge par leurs familles.

 

Après avoir été informés de l'arrivée d'une pirogue de migrants décimés au large de Cap-Vert, les jeunes de Fass Boye, en colère, avaient violemment manifesté leur colère, en attaquant des édifices publics. Depuis, les forces de sécurité ont opéré une série d'arrestations.

Hier, un mandat de dépôt a été notifié aux personnes arrêtées, dans le cadre de ces manifestations. Il y en a eu d’autres. Ce que révèle un habitant de Fass Boye, Moustapha Gaye, contacté par téléphone : "On a aussi entendu d'autres arrestations, mais je ne peux pas indiquer les motifs réels. Ils n'ont pas été arrêtés dans le cadre des manifestations. Par rapport aux informations qu'on a reçues, ils sont actuellement à la Brigade de recherches de Thiès. Ils sont quatre, et trois ne sont pas des jeunes. J'ignore les causes réelles de leur arrestation, parce que j'étais au tribunal jusqu'à 18 h."

S’agissant des opérations de rapatriement, il renseigne qu'aucun corps n'a été rapatrié. Selon M. Gaye, si l'on se base sur le communiqué du gouvernement qui a annoncé qu'il y avait 101 personnes dans la pirogue pour 38 rescapés, "ça veut dire qu'il y a eu une soixantaine de décès. Donc, si l’on se fonde sur ce communiqué, il y a des corps qui n'ont pas été retrouvés. Et cela veut dire qu'ils sont restés en mer".

À la question de savoir si les recherches poursuivent, Moustapha Gaye renseigne qu'il ne peut pas en dire plus, car ils ne sont pas impliqués dans les recherches.

Dans la même veine, il révèle que les rescapés sont rentrés, hier soir à Fass Boye et chaque famille a récupéré son fils pour le prendre en charge et l’aider à remonter la pente. "On ne sait pas le nombre exact de migrants dans l'embarcation et c'est le grand problème aujourd'hui. Il y a ce qu'on avance dans le village et ce qu'a dit le gouvernement. On se dit qu'il y a un sérieux problème pour déterminer le nombre exact de ceux qui étaient dans la pirogue", souffle M. Gaye.

Pour cela, il faudra interroger les rescapés. Ce qui n’est pas une mince affaire, dans ce contexte.

"Ce n'est pas facile d'avoir un entretien avec les rescapés"

Moustapha Gaye renseigne que lorsqu'ils ont reçu l'information, les villageois, notamment les notables, se sont organisés pour gérer les funérailles, avec une commission qui devait s’en charger. Il rappelle également que les notables se sont organisés pour rencontrer les autorités dans le cadre dudit rapatriement et qu’ils ont été associés dans cette entreprise. Il souligne que deux ou trois personnes ont accompagné les autorités au Cap-Vert.

Répondant à la question de savoir s'ils se sont entretenus avec les jeunes de retour, Moustapha Gaye souligne que "ce n'est pas facile d'avoir un entretien avec les rescapés’’. Il ajoute : ‘’Et même si on avait l'occasion, on ne pourrait pas le faire, parce qu’un enfant qui a passé 105 jours en haute mer, je ne pense pas qu'on puisse se permettre de lui poser certaines questions. On ne peut vraiment pas le faire, car c'est une question de sécurité ou de santé."

S’agissant de leur prise en charge, il renseigne que chaque famille est en train de faire ce qu'elle peut. "Il y a des familles qui ont trouvé nécessaire de présenter leur fils devant un médecin. On peut vous confirmer que les enfants n'ont pas été exposés, parce qu’il faut tout faire pour qu'ils soient en bonne santé", dit-il.

Ces derniers mois, des milliers de jeunes Sénégalais voyagent à bord de modestes pirogues à moteur fournies par des passeurs qui monnayent le voyage. Beaucoup d'entre eux accostent aux Canaries, archipel espagnol et porte d'entrée de l'Europe. D’autres périssent en mer.

FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)

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