75 ans après, l'heure du bilan et des défis
Le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l'homme a été célébré ce mardi.
Soixante-quinze ans, cela se fête. Mais pour la Direction des droits humains et le Comité sénégalais des Droits de l’homme, le moment est mis à contribution pour faire un état des lieux de la question.
En ce qui concerne ces deux entités, il faut se poser les bonnes questions afin d'apporter des réponses pouvant rendre universels les droits humains. “Trois-quarts de siècle après, l'heure est au bilan. Qu'avons-nous fait pour que l'ensemble de ces droits deviennent une réalité un peu partout à travers le monde ? Ce genre de question mérite d'être posé. Aujourd'hui, force est de constater que du chemin reste à faire, mais l'avenir s'annonce de plus en plus radieux”, a analysé ce membre du Comité sénégalais des Droits de l'homme, Me Pape Sène.
Dans le contexte sénégalo-sénégalais, cette fois-ci, il a évoqué le droit à la marche du citoyen. Selon lui, bien que la manifestation soit une prérogative de l'individu, elle ne devrait pas échapper au contrôle des autorités. “La manifestation est certes un droit consacré par notre Constitution. Toutefois, le citoyen doit aussi se plier aux décisions des autorités compétentes, si jamais elles opposent leur véto pour ce genre de rassemblement. En outre, je profite de cette occasion pour inviter nos concitoyens à utiliser les voies de recours, dans ce cas de figure. C'est là une autre façon de faire valoir leur droit. J'insiste là-dessus, car c'est très rarement que l'on conteste de manière légale quand une manifestation quelconque est interdite par le préfet ou tout autre représentant de l'État”.
Empêché, le garde des Sceaux, ministre de la Justice a naturellement été représenté à cette journée anniversaire. Ce dernier a mis l'accent sur les chantiers du Sénégal afin de renforcer et de promouvoir de manière drastique les droits humains.
Tout en reconnaissant quelques couacs, il a fait savoir que la réalisation des droits reste une quête perpétuelle à travers le globe. “Il faut que l'on soit d'accord sur un point. Aucun État au monde ne saurait se targuer de garantir le respect des droits de tous ses concitoyens. Mais nous pouvons confirmer que le Sénégal reste un modèle en la matière, surtout en Afrique, malgré les tensions politiques de ces dernières années. En sus, n'oublions pas que la réalisation des droits humains est un long processus. Il reste encore du chemin à faire. Mais globalement, nous sommes sur les bons rails, dans l'optique de retrouver notre place au sein de la communauté des Droits de l'homme”, s'est prononcé le directeur adjoint des Droits humains, Adama Ndiaye.
“À titre d'exemple, démontre-t-il, nous avons renforcé de manière considérable l'arsenal juridique pour la promotion des droits humains. La loi relative à l'instauration de bracelets électroniques notamment qui participent à désengorger nos prisons et un autre dispositif juridique destiné aux réfugiés et aux apatrides ne sont pas à négliger. En outre, lors du dernier Conseil des ministres, il a été décidé de modifier le Comité sénégalais des Droits de l'homme pour le renforcer et accroître ses prérogatives”.
Mamadou Diop