Publié le 15 Jan 2024 - 14:56
DÉTÉRIORATION RAPIDE DES ROUTES

Le fléau de la surcharge à l’essieu

 

À l'occasion d'un atelier de formation des journalistes sur la surcharge routière et l'occupation anarchique des emprises, le consultant à l’Ageroute et à la Direction des routes, l’ingénieur en génie civil Malang Faty, a souligné qu’il faut l’application des textes communautaires pour combattre la surcharge à l’essieu qui plombe les investissements de l’État et le business des transporteurs.  

 

En Afrique, la surcharge routière participe grandement à la dégradation de routes. Hier, une cinquantaine de journalistes ont été formés et sensibilisés sur cette problématique majeure et à l'occupation anarchique des emprises. Au cours de cet atelier d’information, le consultant à l’Ageroute et à la Direction des routes, l’ingénieur en génie civil Malang Faty, a déclaré que pour préserver le patrimoine routier, il faut l'application des textes communautaires qui ont été adoptés par l'UEMOA et la CEDEAO, notamment le règlement 14 et l'Acte additionnel.

 "Nous pensons que c'est l'application de ces textes qui peut contribuer à la préservation de nos routes", a-t-il souligné. Après avoir reconnu que le Sénégal est bien maillé concernant le pesage, il a déclaré que "pour lutter contre la surcharge, il faut poursuivre les efforts que l'État est en train de faire, notamment en essayant d'appliquer un certain nombre de dispositifs qui sont retenus au niveau communautaire’’.

"Il faut qu'on pèse systématiquement les camions à la sortie des plateformes. Il faut que les plateformes s'équipent en matériel, pour pouvoir peser des poids lourds avant qu'ils ne sortent des plateformes. S'ils sortent dans les normes au niveau des plateformes, il est évident que la surcharge routière sera réduite au niveau du réseau", indique le consultant.

Malang Faty d’ajouter : "Si on parvient à peser les camions qui sont en surcharge, il faut les délester. Il faut enlever la charge supplémentaire. Mais le plus important pour nous, ce ne sont pas les amendes, mais c'est de préserver la chaussée, qui consiste à lutter contre la surcharge et surtout celle à l'essieu. Actuellement, au niveau du Sénégal, le respect du poids total est une réalité, mais la difficulté, c'est la surcharge au niveau des essieux et malheureusement, c'est elle qui dégrade."

Dans la même veine, le consultant a souligné que la réglementation pose problème, parce que "nous avons des intérêts divergents. L'Administration, les États, les partenaires techniques et financiers, leurs préoccupations, c'est de préserver le réseau. De l'autre côté, ce sont des transporteurs qui veulent la rentabilité à tout prix. En effet, ils pensent qu’en surchargeant, ils rentabilisent leur transport, mais ce n'est pas le cas. Car en le faisant, ils perdent leur matériel, la route, le temps, entre autres".

Selon lui, ce qu'il faut faire aujourd'hui, c'est d'amener tout le monde à comprendre que la surcharge est un fléau et c'est dans la non-surcharge qu'on doit aller de manière modérée pour que tout le monde y gagne. Parce que, soutient-il, ce sont quelques individus qui font la surcharge, qui détériorent la route, alors qu'elle est un patrimoine routier qui appartient à tous les usagers. 

 Donc, "encore une fois, luttons ensemble pour préserver le patrimoine routier qui coûte très cher aux États", lance-t-il.

De son côté, le chef de la Division du suivi du contrôle de la charge à l'essieu et de la préservation du patrimoine routier, Aliou Sylla Diongue, a déploré que les routes soient dégradées de telle sorte que l'État est obligé de trouver un financement supplémentaire pour les entretenir. "Les routes sont construites pour une durée de 15 ans. Mais avec la surcharge à l'essieu, elles ne font pas 10 ans. Ce qui veut dire que l'investissement n'est pas encore amorti et que la route est déjà partie".

Selon lui, pour lutter contre ce fléau, il faut préserver l'infrastructure avec le respect du règlement 14 et de ses dispositions par les plateformes de chargement et par les transporteurs.

FATIMA ZAHRA DIALLO 

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