Deux jeunes filles s’infligent des blessures avec des tessons de bouteille
Après avoir passé plusieurs jours en prison, Lala Thiam et Khadija Ruth Marie apprécient désormais la liberté à sa juste valeur. Pour des broutilles, les deux filles, qui viennent à peine de franchir la majorité, se sont infligé des blessures au cours d’une bagarre. Elles faisaient face au juge du tribunal d’instance de Dakar, hier.
Pendant que les filles de leur âge sont préoccupées par d’autres hobbies, Lala Thiam et Khadija Ruth Marie s’adonnent à des activités qui ne sont pas du tout appropriées à leur jeunesse. Loin de la vigilance de leurs parents, les deux demoiselles aiment flirter avec l’alcool. Leurs écarts ont été à l’origine de leur bagarre qui a failli virer au drame.
En effet, elles se sont infligé des blessures avec des tessons de bouteille.
Le jour des faits, elles ont quitté, chacune de son côté, Pikine pour se rendre à une fête dans un appartement privé aux Almadies. Celles qui furent jadis des amies, ne se supportent plus à cause de broutilles. Sur place, chacune faisait de son mieux pour atteindre l’autre en proférant des propos les unes plus salaces que les autres. La tension finit par monter cédant ainsi la place au crêpage de chignons.
Hier, devant la barre du tribunal d’instance de Dakar, elles ont toutes les deux donné leurs versions des faits. Entendue en premier, Lala Thiam, qui a reconnu avoir été sous l’emprise de l’alcool ce soir-là a raconté : ‘’Nous étions des amies, maintenant on ne se parle plus. On s'est retrouvé avec des amis dans un appartement meublé aux Almadies. Je suis venue avec une copine, elle également. On s'est mise à se lancer des piques. C’est ce qui a été à l’origine de notre bagarre.’’
Khadija Ruth Marie, plus explicite que sa coprévenue, a renseigné que celle-ci a cassé une bouteille. Elle en a profité pour saisir un tesson qu’elle lui a planté au corps. Sur l’heure des faits, elle affirme qu’elles se sont battues aux environs de 6 h.
N’en revenant pas de leur attitude, le juge leur a demandé : ‘’Comment, à votre âge, vous pouvez vous retrouver dans des appartements ivres et se battre avec des tessons de bouteille ?’’ Et la déléguée du procureur de la République de leur asséné : ‘’Vous filez du mauvais coton. Est-ce que vous n’êtes pas des prostituées ?’’
Après s’en être rapporté à la sagesse du tribunal en ce qui concerne la peine, la parole a été donnée à l’avocat de la défense qui a sollicité la clémence du tribunal. Ce, après avoir reconnu que les prévenues ne sont pas très bien encadrées.
Après avoir passé plus de 10 jours à la citadelle du silence, elles recouvrent enfin la liberté. Après avoir été reconnues coupables de coups et blessures volontaires réciproques, elles ont écopé d’une peine d’emprisonnement de trois mois assortis du sursis.
MAGUETTE NDAO