Publié le 24 Jul 2024 - 15:26
COLLECTIF DES ANCIENS MILITAIRES INVALIDES DU SÉNÉGAL (CAMIS)

Les pensions d'indemnités exigées

 

Les anciens militaires invalides du Sénégal ont exprimé, hier, leur frustration et leur détermination à obtenir les indemnités que leur doit l'État du Sénégal, entre autres revendications. 

 

Ils ont dignement servi le Sénégal à l'intérieur et à l'extérieur, veillé à rendre les frontières moins poreuses, par exemple. Cette mission de terrain comporte des risques, des séquelles de guerre qui entraînent leur invalidité. Ils, ce sont ces milliers de militaires invalides qui réclament sans cesse leur dû, leurs indemnités auprès de l'État sénégalais. Mais par-dessus tout, ils attendent juste de la “reconnaissance” de la part de leur pays.

“Nous avons tant donné à ce pays. Et si c'était à refaire, nous n'aurions pas encore hésité : servir le Sénégal en veillant à la sécurité des personnes et des biens, à leur quiétude. Il n'y a pas acte plus noble. Mais aujourd'hui, la République, le moins que l'on puisse dire, n'a pas été reconnaissante à notre égard”, a soutenu, hier, le président du Collectif des anciens militaires invalides du Sénégal (Camis), Koutaye Fall.

Ce dernier en est venu, par la suite, aux vraies doléances de ses camarades. “Nous voulons l'effectivité des indemnisations. Aujourd'hui, plus de 137 militaires invalides tardent à recevoir leur dû. Certains sont servis, d'autres pas. Pour faire court, l'État doit pas moins de 10 millions à chaque ancien militaire invalide. En outre, nous exigeons la revalorisation des pensions, des logements sociaux ainsi que des emplois que nous soldats diminués pourrions faire, afin de gagner dignement notre vie et d'être actifs. Car nous sommes conscients que malgré les handicaps, nous pouvons encore servir la société”.

Selon le président du Camis, l’autre point important concerne la disponibilité des médicaments. “Depuis un an, les pharmacies ne sont plus payées par l'État et ces dernières menacent de couper le robinet”. 

À la suite de Koutaye Fall, le président adjoint du Camis est aussi monté au créneau. Ousseynou Fall fustige la sourde oreille adoptée par les autorités étatiques. “Nous avons envoyé des correspondances aux plus hautes autorités de ce pays, notre tutelle notamment, mais sans retour. Encore une fois, nous interpellons directement le chef suprême des armées, le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Le ministre Birame Diop ainsi que le Cemga Mbaye Cissé sont invités à entendre nos lamentations, car notre capacité de résilience a des limites”.

En outre, il a voulu prévenir à qui veut l'entendre de leur prochaine marche prévue le 30 juillet, si les choses ne bougent pas. “Si rien n'est fait, en bons soldats, nous allons passer à la vitesse supérieure. Dès mardi déjà, nous organiserons une marche pacifique, qu'elle soit autorisée ou pas par l'autorité. Lors de nos derniers mouvements d'humeur, on s'est un peu laissé faire, en ne répondant pas aux jets de lacrymogènes, mais cette fois-ci, que les forces de l'ordre s'attendent à des ripostes de notre part. On n’acceptera plus de se faire gazer les bras croisés. Notre prochaine sortie risque de ne pas faire honneur à l'armée’’.

MAMADOU DIOP 

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