Publié le 3 Sep 2024 - 17:29
FATICK - PÉRIODE HIVERNALE

Le désenclavement de certains villages demandé

 

Avec l’hivernage, de nombreuses zones dans la région de Fatick sont quasi inaccessibles. Des populations réclament leur désenclavement.

 

Une grande partie du département de Fatick est à cheval sur les limites nord-ouest de la région de Thiès. Elle est séparée du département de Mbour par  une longue vallée qui descend en pente dans les bras de mer de Joal-Fadiouth partant de Thiadiaye, sur la route nationale n°1.  Elle est limitée à l’ouest par le delta du Saloum qui couvre 334 000 ha, une frange maritime avec 6 000 ha de mangrove, des sols halomorphes (‘’tann’’) et d’une partie continentale composée de savanes sèches et de terroirs agricoles. Entre deux grandes vallées, une zone de ‘’tann’’ et des bras de mer, 10 des 17 communes du département se trouvent dans cette partie enclavée de la région de Fatick. Avec en moyenne 17 villages pour chaque commune, pour plus d’une centaine de villages de la localité, l'interconnexion  entre les populations s’avère difficile en cette période d’hivernage, après  les averses des semaines dernières (106 mm).

En effet, il y a un manque criant d’infrastructures routières qui affecte la vie des populations dans le département de Fatick.  À part la route principale sur l’axe Ndiosmone - Ndangane campement long de 40 km, il n'y a aucune autre piste ou aucun pont praticables dans toute  cette partie du delta. À Simal, le pont qui le reliait au chef- lieu de la commune (Fimela) construit par World Vision en 2004, a cédé sous la pression de la montée des eaux. Idem pour celui de Sakhor, dans la commune de Loule Sessène, ainsi que celui de Fayil et Silif, dans la commune de Diouroup.

Face à cette situation désastreuse, les membres du Collectif pour la défense des intérêts des villages de Sing, Nguessine, Ndof et Faoye ont arboré des brassards rouges pour montrer leur désarroi face à leurs difficultés de pouvoir se déplacer.  De vieilles doléances sont encore posées sur la table : le bitumage des pistes en latérite qui ne sont  plus praticables et la construction de ponts.

La situation à Tataguine et à Mbélakadiao est bien pire. Le tronçon de l’autoroute à péage Mbour - Kaolack les a davantage éloignés avec aucune possibilité de passer outre le tracé. Aucune bretelle n’y est installée pour une meilleure mobilité entre les villages. Il faut faire des détours de plusieurs kilomètres sur des pistes sablonneuses inondées pour se rendre au village voisin, aux champs  ou même à la mairie. Pour toute activité, que ce soit une évacuation sanitaire ou le transport de marchandises, les charrettes et les pirogues restent leur seule option. Les  conséquences économiques et sociales de l'enclavement d'une zone peuplée de milliers de foyers sont dramatiques. C’est le calvaire que vivent les populations du département de Fatick à chaque  hivernage.

Ousmane Thiam (Correspondant Fatick)

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