Publié le 18 Sep 2024 - 10:33

Émigration irrégulière

 

Face à la tragédie des jeunes migrants qui continuent de périr en mer, Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) et Enda Ecopole, dans un communiqué conjoint, ont partagé leur douleur et leur indignation. Les signataires ont salué la présence du président de la République à Mbour, mais s’interrogent sur l’efficacité des politiques migratoires actuelles. "Une introspection urgente s’impose", affirment-elles, appelant à une "réévaluation des politiques de jeunesse et de migration" pour stopper ces drames. Malgré les efforts déployés et les financements alloués à la lutte contre la migration irrégulière, des initiatives comme la migration circulaire avec l’Espagne, financée à hauteur de 85 milliards F CFA entre 2019 et 2023, demeurent méconnues des jeunes. "L’opacité et le manque de communication érigés en règle de gestion", soulignent-elles, accentuent la déconnexion entre les politiques publiques et les attentes de la jeunesse.

Adha et Enda Ecopole, dans leur note, ont insisté sur la nécessité de "repenser les approches migratoires", en proposant des solutions adaptées et décidées en concertation avec les jeunes. Le modèle actuel, affirment-elles, renforce le "mythe selon lequel la réussite ne se trouve qu’à l’étranger", créant un "surespoir" qui pousse de nombreux jeunes à risquer leur vie. Les signataires dénoncent également la glorification excessive de la diaspora. Cette perception "renforce l’idée fausse selon laquelle la réussite est uniquement possible hors de nos frontières", alors que de nombreux Sénégalais contribuent au développement du pays en restant ici. Pour elles, il est urgent de valoriser les réussites locales et de "montrer à la jeunesse que réussir au Sénégal est possible".

...Ainsi, Adha et Enda Ecopole  plaident pour un "investissement massif dans les infrastructures éducatives et économiques régionales". Elles préconisent la valorisation de secteurs comme l’artisanat, l’agriculture, la pêche ainsi que la création d’universités et centres de formation dans des régions comme Tambacounda et la Casamance. Cette stratégie, selon elles, "permettrait de faire éclore les talents des jeunes tout en contribuant au développement économique de leur terroir". "Restaurer la confiance des jeunes dans leur avenir au Sénégal est une nécessité", insistent les deux organisations.

Elles appellent à une réforme du système éducatif et au développement de projets entrepreneuriaux dans des secteurs porteurs tels que l’agriculture, les technologies et l’économie verte. Adha et Enda Ecopole exhortent également l'État à mettre en place des "mécanismes communautaires de veille" pour prévenir de nouvelles tragédies. "Investir dans l’éducation, renforcer les infrastructures régionales et offrir des perspectives d’emploi aux jeunes", telles sont les recommandations qu’elles formulent pour créer un environnement socioéconomique propice à un avenir radieux au Sénégal. La jeunesse sénégalaise, selon elles, ne devrait plus voir la migration comme une nécessité, mais comme un "choix éclairé".

 

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