Publié le 25 Sep 2024 - 03:08
LÉGISLATIVES DU 17 NOVEMBRE

Le PDS “authentique” s'affirme

 

La sortie du PDS “authentique” de ce lundi vient contraster avec le récent rapprochement entre une frange du parti de Me Wade et de l'Alliance pour la République (APR). Doudou Wade, Tafsir Thioye ou encore Mouhamadou Djibril Wade et compagnie veulent prendre les choses en main pour ramener leur organisation politique aux affaires.

 

Entre les avances de l'Alliance pour la République (APR), les clins d'œil adressés à la nouvelle mouvance présidentielle, le Parti démocratique sénégalais semble perdu dans ce contexte électoral. Mais au milieu de tout cela, certains libéraux résistent encore, comptant se rendre seuls aux prochaines échéances, une manière pour eux d'enclencher le renouveau de leur formation politique.

“Le contexte est marqué par des jeux d'alliances et contre-alliances en direction des élections législatives de novembre 2024. Nous informons l'opinion nationale et internationale que nous irons à ces échéances. Cette participation entre en droite ligne de nos orientations et objectifs stratégiques que sont le sauvetage de l'honneur et de la dignité du PDS et de ses membres, la préservation des valeurs, des principes et des règles qui régissent le fonctionnement du parti depuis sa création, la protection de l'œuvre du frère secrétaire général national Me Abdoulaye Wade et du patrimoine commun qu'est le PDS”, clarifie d'emblée le porte-parole de cette frange du Parti démocratique sénégalais, Tafsir Thioye.

Selon le libéral, la dégringolade qui continue au sein de leur “patrimoine” est à la base d’un tel changement de paradigme. Il l'explique comme suit : “Ces orientations et objectifs ne sont que la conséquence d'un constat amer fait par tous les Sénégalais. La transformation de notre parti en ‘parti yobalema’ tel un mendiant en quête de pitance, bafouant sa dignité et son honneur. Il s'y ajoute les violations en permanence des textes qui régissent le parti et l'absence de démocratie interne. Le ratage des deux dernières présidentielles du fait de l'absence prolongée du candidat qui a été choisi sans explications et sans excuses aux militants et militantes en est une parfaite illustration.”

Doudou Wade, une des grandes figures du PDS, venu rehausser de sa présence la rencontre, ne comprend pas que certains de ses frères de parti aient fait l'option de rejoindre leur ancien “ennemi”, l'APR. ‘’Le rejet par la majorité de la main tendue par le PDS est également une grande humiliation. Cette main rejetée et tendue à l'APR qui l'accepte à travers une mise en scène digne des pièces de théâtre de la grande troupe Daray Kocc a fait tomber les masques. L'alliance qui en est issue est une véritable infamie, un affront à l'endroit des militants et militantes du PDS qui se sont battus durant douze bonnes années pour faire face au régime de l'APR. L'intelligence politique aurait voulu qu'ils y mettent les formes”, a-t-il dit. D'après cet ancien parlementaire, le PDS reste quand même ouvert aux retrouvailles de la “grande famille libérale”.

Toutefois, ce que Doudou Wade et les libéraux ne souhaitent pas, ce sont les “unions politiciennes” de circonstance.

Lors de cette rencontre avec des militants du parti, Tafsir Thioye et compagnie ont également parlé de leur stratégie en vue des élections législatives anticipées du 17 novembre. “Nous avons élaboré un plan d'action que nous allons dérouler qui nous conduira aux élections législatives et au-delà. Concernant notre participation aux prochaines échéances, nous sommes en discussions avancées avec des partis et coalitions de partis qui se sont rapprochés de nous et avec lesquels nous pourrions cheminer”, explique M. Thioye.

Dans le souci de ratisser le plus large possible, de remobiliser les troupes libérales, ils ne ferment pas leur porte. “Nous lançons un appel à tous les militants et militantes, à tous les sympathisants et sympathisantes, à tous les Sénégalais d'ici et de la diaspora afin qu'ils nous rejoignent dans notre noble combat de restauration de la dignité, de la justice et de la protection d'un patrimoine commun”.

Karim vertement critiqué

Ceux qui ont fait face à la presse hier n’ont pas fait dans la langue de bois, en particulier le maire de Biscuiterie, Mouhamadou Djibril Wade. Ainsi, Karim Meissa Wade en a pris pour son grade. Djibril Wade n’a pas hésité à exposer leur linge sale et le laver en dehors des sphères familiales. “Avec Karim, on est membre de la même grande famille. Mais sur le plan politique, je ne crois pas en lui. Je suis de ceux qui pensent qu'il est incapable de diriger les destinées du PDS. J'ai toujours eu cette position et l'histoire semble me donner raison. Karim Wade ne peut continuer à gérer notre patrimoine de Doha. Pour 2024, par exemple, tout le PDS s'est senti trahi. Cette situation ne peut plus perdurer”, affirme M. Wade.

 

MAMADOU DIOP

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