Nécessité de promouvoir la friperie, les masques et les serviettes hygiéniques locaux

1.Contexte
A côté de la souveraineté alimentaire, nous avons, entre autres, la souveraineté vestimentaire. En effet, par exemple, des pays africains sont fortement dépendants de la friperie, de masques et serviettes hygiéniques importés. Vu leurs massives, rapides et constants consommations ou utilisations ou renouvellements, ceci impacte très négativement sur le rapport entre les exportations et les importations donc sur la balance commerciale, sur l’industrie textile locale aussi.
Le grand paradoxe est que, comme le montrent des photos ci-dessus, il est trop fréquent de voir des anciens habits ou habits abandonnés dans les dépôts sauvages de déchets, dans les rues, …Ces abandons polluent le sol, les nappes d’eau et les mers d’une manière pernicieuse et durable parce que se décomposant trop lentement. Ces habits sauvagement abandonnés ne peuvent-ils être récupérés, réparés ou réemployés ou réutilisés ou recyclés ?
2.Dans le monde : cas de la France
Les vidéos ci-dessous montrent des exemples progressistes de valorisation du textile destiné à l’abandon par leur propriétaire :
-https://www.youtube.com/watch?v=kh-ewpVLC7k&pp=0gcJCdgAo7VqN5tD; -https://www.youtube.com/watch?v=uHEcieYGM6c.
Pourquoi la France ? Parce qu’elle fait partie des pays pionniers dans la gestion des déchets solides ménagers. Du dernier quart de siècle du XIX (19) ème siècle à nos jours, il est important de remarquer que, en France, la valorisation des déchets voire le zéro déchet, qui doivent être écologiquement rationnels, se sont réalisés, se réalisent avec la mise en place d’un cadre juridique. En effet, depuis le 07 mars 1884, le département de la Seine (Paris et sa banlieue) en France disposait d’un arrêté signé par le Préfet Eugène-René Poubelle qui instaurait l’usage de boîtes à ordures. Cet outil, devenu patrimoine mondial de l’humanité par effet boule de neige, est nommé « poubelle » du nom du Préfet Monsieur Eugène-René Poubelle. Le Préfet Eugène-René Poubelle n’est pas seulement le père de la poubelle, il est aussi un précurseur du triage des déchets solides ménagers parce que prévu dans l’arrêté du 07 mars 1884. Donc depuis plus de 140 ans, la France fait le triage de ses déchets solides ménagers voire administratifs. Plusieurs autres textes juridiques ont été pris en France comme la loi n° 2020-105 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (loi « AGEC ») promulguée le 10 février 2020.Son application sur le compostage des biodéchets a démarré le 1er janvier 2024 avec, entre autres, un triage des bio déchets pour un compostage de proximité.
Pour le triage des déchets solides, dont le textile, en vue de leur valorisation écologiquement rationnelle, nous pensons, par milieu producteur, il faut au moins deux (02) poubelles réglementaires : une pour les déchets solides organiques et une pour les déchets solides non organiques. Mais pour un triage, qualitatif et quantitatif, toujours poussé, plus de deux (02) poubelles réglementaires par milieu producteur de déchets dont les ménages c’est toujours mieux.
3. Pour l’Afrique : nécessité de promouvoir la friperie, les masques et les serviettes hygiéniques locaux
Les vidéos ci-dessus, devraient voire doivent pousser chaque commune africaine à avoir une industrie locale de valorisation de la friperie locale, de protection de l’industrie textile locale. Durant la Covid 19, par exemple, les masques surtout importés ou reçus comme dons ont été utilisés pour se protéger contre la maladie. Pour la protection de la santé, les masques ne doivent pas être des masques nuisibles à la santé. En France durant la Covid 19, les masques étiquetés NF étaient promus. En Afrique, dans des pays, des masques en tissu étaient confectionnés et promus. Traditionnellement, les turbans en tissu, entre autres, ont été utilisés et s’utilisent aussi comme masques. Les serviettes hygiéniques grandement utilisées sont importées là où dans des pays africains et non africains des serviettes hygiéniques lavables, réemployables sont confectionnées localement et promus.
De tout ce qui précède, dans le cadre de la recherche d’une balance commerciale excédentaire, de l’économie circulaire et du zéro déchet célébré mondialement, par décision onusienne, le 30 mars de chaque année, les pays africains gagneront à valoriser, dans chaque commune, la friperie, les masques et des serviettes hygiéniques locaux. Pour ce faire, pour la friperie locale par exemple, mettre en place un système adapté de valorisation des habits destinés à l’abandon par leurs propriétaires. De surcroit, les vidéos ci-dessus montrent que cette valorisation crée des emplois, beaucoup d’emplois.
Pour la souveraineté vestimentaire et par stratégie concentrique, les industries locales du textile pourraient avoir une filière friperie. Mais, dans un monde devenu village planétaire, souveraineté ne devrait pas signifier autarcie. En effet, entre autres, une denrée de première nécessité comme les habits a besoin d’une sécurité voire d’une sureté d’approvisionnement.
Par Assane SECK (Seckane). Ingénieur. Retraité. seckassane66@gmail.com