Publié le 16 Apr 2025 - 15:05
LANCEMENT DU PROGRAMME D’EXCELLENCE SENETECH

Une formation d’avenir au service des arts et de la culture

 

La Maison des cultures urbaines de Ouakam a accueilli un événement centré sur l’innovation et l'excellence. En effet, il s'agit du lancement officiel du programme Senetech, une initiative ambitieuse portée par l’institut Impact, centre de formation professionnelle dédié aux métiers des arts et de la culture.

 

La cérémonie de lancement du programme ‘’Sénégal, technologie et technique’’ (Senetech), s’est tenue hier à la Maison des cultures urbaines de Ouakam. Bien plus qu’un simple programme de formation, il s’agit, selon les organisateurs, d’un cursus intensif et bilingue de 1 600 heures, destiné à 32 jeunes Sénégalais, dont 40 % de femmes, dans les domaines du son et de la lumière.  Le coordonnateur de l’Institut mondial des professionnels des arts, de la culture et des technologies, l’institut Impact, Amadou Fall Ba, revient sur l’essence même du projet. ¨Senetech est un projet ambitieux de notre institut. Notre mission est d’accompagner les jeunes Sénégalais vers les métiers techniques du son et de la lumière, avec des diplômes supérieurs reconnus par l’État du Sénégal. Nous mettons un point d’honneur à promouvoir l’égalité des genres, avec 40 % de femmes dans cette première cohorte. La formation est bilingue, anglais-français et français-anglais, et les formateurs viennent du monde entier¨, déclare-t-il.

L’on peut donc considérer que l’objectif de ce projet est de former une nouvelle génération de techniciens supérieurs hautement qualifiés, capables de répondre aux besoins croissants du secteur culturel sénégalais et international, avec en vue les prochains Jeux olympiques de la jeunesse Dakar-2026.

Dans le même sens, il a souligné que les enseignants viennent d’Irlande, du Québec, de la Wallonie, de la France, de la Belgique, du Canada et du Royaume-Uni.

Selon lui, il s'agit d’une opportunité précieuse pour le Sénégal, qui accueille un plateau d’enseignants qualifiés chargés d’encadrer les jeunes Sénégalais. Il rappelle qu’au-delà de la question du genre, d'autres mesures sont tout aussi essentielles. ¨La dimension du genre est importante, mais il y a également la dimension de l’innovation, celle de l’équipement aussi, car ce type de formation requiert des infrastructures techniques importantes. Cela implique donc un besoin conséquent en financement¨, a-t-il précisé.

Ayant réussi à mobiliser un total de 100 000 euros, il souligne tout ce qui a été fait concernant la main-d’œuvre pour la réussite de ce projet. ¨Nous avons pu financer les salaires des professeurs, attribuer des bourses aux élèves et acquérir de l’équipement nécessaire pour préparer l’insertion professionnelle. Car pour nous, la question de l’insertion est au cœur même de ce type de dispositif. C’est dans cette logique que nous avons créé Atlas : une agence technique spécialisée dans la lumière, l’audio, les structures scéniques, les ceintures et les scènes mobiles conçues selon les réalités sénégalaises¨. Pour Amadou Fall Ba, l’idée c’est d’avoir d’abord un matériel acquis, ensuite décrocher de petits marchés, ici et là, pour générer de l’activité.

¨Par ailleurs, dès la fin de leur première année, les jeunes seront orientés directement vers des opportunités concrètes sur le marché. La deuxième année sera entièrement dédiée à la pratique, à travers des projets, des missions de terrain et des expériences professionnelles réelles. C’est ainsi que nous avons pensé et construit ce modèle’’, selon Amadou Fall Ba.

Maintenir un équilibre tout en apportant leur propre contribution à la répartition des rôles pour les JOJ. A ce grand événement, il y aura  une forte demande du côté des techniciens et Senetech est la solution. ¨Nous avons lancé un appel à candidatures et avons reçu 120 dossiers. Parmi ceux-ci, 60 ont été présélectionnés pour passer des tests d'entrée en mathématiques et en français. Suite à ces tests, nous avons retenu 40 candidats. Ensuite, des entretiens individuels ont été menés avec ces 40 personnes afin de mieux comprendre leur quotidien, leurs motivations et vérifier s'ils étaient réellement engagés ou simplement s’étaient inscrits par curiosité. À l’issue de ces entretiens, 32 candidats ont été définitivement retenus. Ils sont toujours avec nous¨.

 Grâce à cette stratégie, le Sénégal sera en mesure de répondre favorablement à la demande en techniciens du son et de la lumière.

Une initiative saluée par les partenaires

La conseillère régionale au secteur culture au bureau de Data pour l’Unesco, Adèle Nibonz, a souligné l’importance de cette initiative. "Quarante pour cent des bénéficiaires de cette formation sont des femmes. C’est un chiffre à saluer, mais aussi un appel à faire mieux", a-t-elle déclaré.

Pour elle, cette démarche s’inscrit pleinement dans les priorités stratégiques de l’Unesco, à savoir la priorité Afrique et la priorité genre, qui contribuent ensemble à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD). "Nous espérons voir ce chiffre grimper à 50 %, voire 100 %", a-t-elle ajouté.

Du côté de la Wallonie-Bruxelles, le soutien est également constant. Le délégué général, Jean-François Pakula, a rappelé que la formation technique est un pilier essentiel pour que les arts et la culture continuent de rayonner. "Sans les métiers techniques, les grandes figures du cinéma, du théâtre ou de la musique au Sénégal ne pourraient tout simplement pas briller. Ce sont des maillons invisibles, mais indispensables", a-t-il affirmé, se disant fier d’être un "partenaire colibri", contribuant à sa manière à cet écosystème.  

En collaboration avec plusieurs institutions britanniques, dont le Conservatoire royal d’Écosse, ce programme vise à renforcer les capacités techniques en vue des Jeux olympiques de la jeunesse, prévus dans 18 mois sur le continent africain pour la première fois. "Ces compétences sont stratégiques, non seulement pour les JOJ, mais aussi pour la pérennisation du patrimoine culturel sénégalais", a déclaré l’une des représentantes, Morgane Quemener.

Enfin, l’ambassadeur d’Irlande au Sénégal, Sidéral Hannon, a souligné le caractère transformateur de ce type de formation pour la jeunesse : "Ce programme donne non seulement une qualification, mais aussi de l’espoir et des perspectives d’emploi pour les jeunes Sénégalais."

Thecia P. NYOMBA EKOMIE

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