Les pistes de solution du directeur du Programme International Budget Partnership

Depuis quelque temps, des partenaires du secteur de la santé au Sénégal ont annoncé leur retrait. Face à cette situation, qui s’ajoute à une crise financière internationale, il est urgent de trouver d’autres alternatives. C’est dans ce sens que Maleine Amadou Niang, directeur du Programme International Budget Partnership (IBP) Sénégal a proposé des pistes de solution afin que les ménages ne ressentent pas cette situation.
Il n’est plus un secret que le financement de la santé au Sénégal va subir un coup dur avec le retrait de partenaires tels que le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et l’Union européenne, qui participaient au financement de plusieurs secteurs pour améliorer la santé.
Hier, lors des mercredis de l'Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD), Maleine Amadou Niang est revenu longuement sur cette question.
Selon lui, les partenaires qui se sont retirés finançaient une grande partie de la santé, notamment l’achat de médicaments, l’utilisation de la planification familiale, la vaccination des enfants, la santé communautaire, la formation, la prise en charge d'une partie du personnel médical, la santé mère-enfant ainsi que la lutte contre les maladies non transmissibles, entre autres. Cela signifie que les ménages vont ressentir ces retraits. ‘’Que deviendrait l’attitude d’un ménage qui contribuait à hauteur de 53 % des soins de santé, si on lui demandait de payer des services qu’il avait l’habitude de recevoir gratuitement ?’’, s’est-il interrogé.
Il est nécessaire, selon lui, d'élaborer des stratégies concrètes pour voir comment le secteur pourrait participer à la prise en charge médicale à travers des parts de marché et des subventions. Il faut également qu'il y ait une société civile engagée où une partie des bénéfices pourrait être réinvestie dans ce secteur, comme c’est le cas dans d’autres pays.
‘’Il est essentiel de quantifier le coût du départ des bailleurs et de chercher des solutions à travers la société civile. Une bonne politique de fiscalité pourrait résoudre de nombreuses questions concernant la prise en charge médicale. Chacun doit contribuer. S’il y a une bonne sensibilisation et communication, les gens adhéreront. La diaspora peut également jouer son rôle, car elle finance des projets sans retour sur investissement. Il faut aller chercher l’argent des Sénégalais là où ils le gardent, car ils ont des ressources partout dans le monde. Il faut leur expliquer cela en mettant en avant le retour sur investissement. De plus, il est crucial de rationaliser les dépenses politiques et de dynamiser l’engagement communautaire. Il n’existe pas de solutions miracles à ce problème. Ce que l’État ne peut pas supporter doit être redéployé ailleurs’’, a souhaité M. Niang.
Il estime que le retrait des bailleurs est une réalité, mais que des alternatives existent bel et bien dans le pays. Un plan de quantification du retrait des partenaires est nécessaire pour trouver des solutions basées sur les ressources disponibles. « L'impact sera aussi important que le retrait des ressources dans ces secteurs, et malheureusement, ce sont des secteurs névralgiques de la santé. Je pense que la cellule d'économie de la santé travaille actuellement à quantifier cela. Il faudra établir des mécanismes de réponse sur la base des ressources disponibles », a-t-il indiqué.
CHEIKH THIAM