Violences faites aux femmes en Afrique

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Le Réseau des femmes africaines leaders (AWLN Sénégal), par la voix de sa présidente, Dr Coumba Mar Gadio, lance un appel pressant aux États membres de l’Union africaine : il est temps de ratifier la nouvelle Convention sur les violences faites aux femmes et aux filles. Ce texte, récemment adopté par l’Union africaine, se veut une réponse directe à l’échec collectif des deux dernières décennies.
‘’Ce ne sont pas des faits divers, mais une injustice structurelle, ancrée dans le patriarcat, renforcée par l’impunité’’, rappelle AWLN dans un communiqué reçu hier à ‘’EnQuête’’. Contrairement à un premier texte soumis, cette Convention va plus loin. En effet, dit-on, elle identifie et nomme les formes de violence, exige la coopération entre États et renforce le pouvoir des instances africaines, notamment la Commission et la Cour africaine des droits humains.
C’est, selon ses défenseures, un outil de lutte adapté aux réalités actuelles. Pourtant, le constat est accablant : seuls six États africains l’ont signée et un seul – Djibouti – l’a ratifiée. Face à ce silence, les réseaux de jeunes, survivantes, activistes et alliés unissent leurs voix. Ils appellent les gouvernements à signer et ratifier immédiatement la Convention, à renforcer la coopération régionale pour freiner les violences, à allouer des budgets conséquents et adopter des lois ambitieuses, à impliquer jeunes féministes, survivantes et société civile à chaque étape, à diffuser largement la Convention dans toutes les langues et espaces et à promouvoir une justice transformatrice, qui dépasse le cadre judiciaire.
‘’La dignité n’attend pas. La justice non plus’’, conclut le communiqué, affirmant que ce texte est bien plus qu’un engagement politique. C’est une responsabilité morale envers chaque fille, chaque mère, chaque sœur du continent. L’heure n’est plus aux promesses, mais à l’action.