Publié le 23 Oct 2012 - 20:47
ACCÈS A LA JUSTICE DU JUSTICIABLE

Les délais d'attente des procédures encore incriminées

 

Le justiciable sénégalais connaît d'énormes difficultés dans les procédures judiciaires d'où leur place importante dans les différentes communications des intervenants lors de la rentrée solennelle du Centre de formation judiciaire (CFJ).

 

 

Le Centre de formation judiciaire (CFJ) a procédé hier à sa traditionnelle rentrée solennelle. Pour cette année, l'établissement a innové en associant les élèves au choix et à la réflexion du thème retenu, «l'accès à la justice». C'est dans ce cadre que les majors des promotions 2011 et 2012 ont fait des communications axées sur ce sujet. ''Nous voulons permettre aux nouveaux élèves de rencontrer des magistrats et greffiers expérimentés afin d'échanger et de profiter de leur vécu dans la profession'', a dit le Directeur du CFJ Mamadou Diakhaté.

 

L'un des intervenants, Mamadou Touré, major de la promotion 2012 section greffier, a disserté sur le rôle capital du greffier dans les procédures judiciaires. Discrétion, rigueur et rapidité dans la rédaction des notes ne sont pas des qualités moindres dans ce travail. Cependant, subsistent des blocages récurrents, comme la lourdeur de certaines procédures, la durée trop longue des détentions, l'amalgame que font les justiciables concernant les types de recours, ce qui pousse certains juges à l'incompétence dans plusieurs affaires.

 

L'accès à la justice est aussi «le droit de tout citoyen (car) toute personne a le droit à ce que sa cause soit entendue'', a dit Pape Amadou Guèye, major de la promotion 2012 section magistrature. Il n'a pas manqué d'évoquer les coûts exorbitants des frais de procédure par rapport au niveau de vie des justiciables. ''Le justiciable doit payer une assignation de 6 000 F Cfa et les droits d'enrôlement sans compter la consultation qui peut coûter entre 50 et 200 000 F Cfa'', dit-t-il.

 

Au Sénégal, beaucoup d'affaires sont jugées à Dakar d'où la forte concentration des affaires qui y est notée. C'est ainsi qu'Aminata Touré, la ministre de la Justice, a évoqué l'éloignement géographique de certains justiciables. Et pour apporter des solutions à ce frein, elle s'engage à mettre en place une justice de proximité. ''Nous sommes en train de nous concerter avec la société civile et les collectivités locales afin de trouver un magnifique alliage entre les deux parties à travers les maisons de justice'', annonce la garde des Sceaux. A l'instar des deux autres intervenants, Aminata Touré a elle aussi parlé du temps d'attente du justiciable lors des procédures. ''Au Sénégal une procédure peut aller jusqu'à 700 jours contre un maximum de 310 jours chez certains de nos proches voisins'', ajoute-t-elle.

 

 

AMADOU THIAM

 

 

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