La baisse des investissements inquiète
La baisse des investissements dans le secteur l'Éducation a été au cœur des débats, lors de la semaine mondiale de l'action pour l'Éducation. De 50 milliards en 2019, ils sont passés à 22 milliards en 2021. Les acteurs proposent des solutions.
La semaine mondiale de l'action pour l'Éducation a été clôturée, hier. Les acteurs ont mis à profit la semaine pour réfléchir autour du financement de l’éducation, car, il est constaté une baisse des investissements. En effet, selon le directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'Éducation publique (Cosydep), Cheikh Mbow, le budget d'investissement est, depuis trois ans, est en baisse. ''On était à 50 milliards FCFA, en 2019, 30 milliards FCFA en 2020 et 22 milliards FCFA en 2021. Il y a de moins en moins de financements pour l'investissement, pourtant c’est ce dernier qui garantit un environnement approprié'', dit-il.
A côté de ce problème, souligne Cheikh Mbow, il y a l'effectivité du droit à l'Éducation pour tous. Pour lui, il faut faire beaucoup plus de preuves de générosité, en finançant les enfants qui sont les plus vulnérables et qui vivent avec un handicap. Il y a aussi un sous financement du sous-secteur de la petite enfance, de la formation professionnelle. ''Si, vous avez 40% des écoles qui ne disposent pas de la prime, 2/3 de ces écoles qui n'ont pas d'eau potable ou une école sur deux qui n’est pas sécurisée, vous considérez que cela constitue une difficulté majeure. Et il nous faut la résorber, en augmentant le budget d'investissement'', dit-il.
Le directeur exécutif de la Cosydep considère donc qu'il faut essayer d'investir des pistes de financement innovants, compte tenu de deux éléments : les efforts et les insuffisances. ''Pour ce faire, il faut travailler à avoir des taxes spéciales dédiées à l'Éducation. Il est temps, si nous considérons que l'Éducation doit être notre dénominateur commun et avoir un financement par les taxes spéciales. C'est une possibilité d’identifier les niches de financement qui existent en rationalisant les ressources. Cela pourrait permettre de financer davantage l'Éducation'', soutient-il.
La présidente du conseil d'administration de la Cosydep, Hélène Rama Niang, abonde dans le même sens. Elle estime ‘’qu’il y a une raréfaction des ressources, une croissance exponentielle des besoins, un déficit dans la diversification de l’offre publique, des limites dans le modèle de financement classique, une forte concurrence d’autres secteurs’’. ‘’Il faut, propose-t-elle, que l’on sorte de tout ce qui a été pratiqué jusqu’ici, ce qui doit nous pousser à nous orienter vers des mécanismes de financements innovants qui nous permettent de diversifier l’offre’’.
Par ailleurs, le directeur exécutif Cheikh Mbow note que le Sénégal fait partie des pays qui ont fait des efforts importants et sont reconnus en matière d'Éducation. ''Nous sommes aujourd'hui à 575 milliards FCFA alloués à l'éducation, ce qui constitue plus de 6% du PIB, au moment où le monde se bat à 4% voire 20% du budget’’, dit Cheikh Mbow.
Le représentant du ministère des Finances et du budget, Mamadou Amouzou Diouf, affirme que leur département est prêt à mettre en œuvre toutes les conclusions, qui vont sortir de l'atelier, en termes d'augmentation du budget.
AIDA DIENE