Émigration des femmes

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Un séminaire d’échange international du Réseau syndical des migrations méditerranéennes subsahariennes (RSMMS) sur le thème "Les femmes au cœur de la convergence de l’action syndicale et associative pour l’intégration de la dimension genre dans les politiques et programmes migratoires" a été organisé avant-hier. Lors de cette rencontre, Yvette K. Diop, la secrétaire générale nationale de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas), a confié que la migration affecte différemment les hommes et les femmes, mais les femmes migrantes sont souvent confrontées à des défis spécifiques liés aux inégalités de genre, à la violence sexuelle, à l’exploitation ainsi qu'à des discriminations sur le marché du travail et dans les sociétés d'accueil. Ces femmes, qu'elles soient migrantes économiques, réfugiées ou déplacées, sont souvent absentes des discussions politiques et de la conception des politiques migratoires, qui sont généralement centrées sur des approches neutres au genre ou même sur des approches exclusivement masculines.
Les syndicats et les associations, à ses yeux, jouent un rôle crucial dans la défense des droits des travailleurs et des travailleuses, et plus largement, dans la lutte pour des politiques publiques inclusives. "Les syndicats ont un pouvoir de mobilisation, une expertise dans la négociation et un ancrage sur le terrain qui leur permettent de plaider efficacement pour des politiques migratoires prenant en compte la dimension genre. Les syndicats, en tant que défenseurs des droits des travailleurs, ont commencé à se préoccuper des défis spécifiques rencontrés par les femmes migrantes. Par exemple, l’Unsas, que je connais bien, a inscrit trois lignes fortes dans son agenda : l'amélioration des conditions de travail des femmes migrantes, souvent employées dans des secteurs précaires tels que le travail domestique, l'agriculture ou l'industrie textile ; la lutte contre les discriminations salariales et les inégalités d’accès à des postes de responsabilité ; et l’accès des femmes migrantes à la sécurité sociale, aux soins de santé et à une protection adéquate contre la violence au travail.
Les associations, notamment celles dédiées aux droits des femmes et des migrants, sont également des acteurs clés pour sensibiliser le public et les décideurs politiques aux besoins spécifiques des femmes migrantes", a-t-elle confié. Avant d’ajouter qu’elles travaillent à fournir des services aux femmes migrantes (assistance juridique, aide psychologique, hébergement, etc.). Elles mènent des campagnes pour l’intégration du genre dans les politiques migratoires et pour la reconnaissance des droits des femmes migrantes. Elles organisent également des espaces de dialogue et de plaidoyer avec les autorités publiques pour que les politiques migratoires reflètent mieux les réalités vécues par les femmes migrantes. Lors de cette rencontre, elle a fait un plaidoyer auprès des grandes instances internationales pour obtenir plus de moyens afin que sa structure puisse mieux prendre en charge les urgences liées aux difficultés rencontrées par les femmes migrantes.