L’hécatombe permanente
La route Fatick-Kaolack est un tombeau à ciel ouvert qui, si on n'y prend garde, va engloutir toute la population sénégalaise. C'est du moins, le sentiment des populations de la capitale du Saloum. Elles somment les autorités à régler la situation.
Les populations de Kaolack se demandent ce qu'elles ont fait pour mériter la route Fatick-Kaolack. Dans un humour noir, d'aucuns pensent que les autorités attendent que la population soit décimée, pour que cette route soit réfectionnée. Malick Koné est un fournisseur de pain. Il fait partie de ce lot. Dans le cadre de ces activités, il emprunte souvent cet axe pour se rendre à Sibassor, situé à 7 km de Kaolack. Dans sa maison, en cette veille de fête de Korité, il n'a pas trop la tête à la fête. Pour cause, il a eu un ennui mécanique avec son véhicule. ''Je me suis rendu tout à l’heure dans notre boulangerie à Sibassor. Le véhicule est tombé en panne à cause de la route. Le pot d’échappement du véhicule s’est cassé en cours de trajet, alors que je devais fournir du pain'', dit-il. Le boulanger ne comprend pas que la situation puisse perdurer autant. Alors que les populations impuissantes doivent continuer de subir les ''ravages de la route''. ''C’est vraiment inacceptable'', lâche-t-il avec amertume. Il va même jusqu'à se demander s'il ne s'agit pas d'une ''punition de l'État'' dont il ignore les causes.
Son ami Issa* pointe le mépris de l’Exécutif qui préfère donner de l’argent à des députés, alors que la route Kaolack-Fatick poursuit son carnage. ''Le gouvernement a donné 100 000 F Cfa aux députés pour le ''sukëru koor''. C'est inadmissible, alors que nous avons besoin d’aide et de soutien pour refaire la route'', peste-t-il.
''La route devient de plus en plus mortelle''
Ndiaga Ndiaye est chauffeur de bus. Plusieurs fois par semaine, il fait le trajet aller-retour Kaolack-Dakar. En cette veille de Korité, il prend un repos bien mérité dans sa maison à Léona. Fourbu, il ne se fait pas prier pour dire tout le mal qu'il pense de la route Fatick-Kaolack qu'il trouve ''insupportable et intolérable''. Malgré son jeune âge, la trentaine, il affirme : ''Après chaque voyage, je suis obligé de me rendre à la pharmacie pour acheter des médicaments contre la fatigue.'' Il est d'avis que les autorités doivent prendre cette situation au sérieux, car ''la route devient de plus en plus mortelle''. Si de nombreux véhicules entrent en collision, c'est parce que ''chacun essaye d’éviter les nids de poule qui jonchent la route et qui sont plus nombreux en cette période d’hivernage'', explique le transporteur. La situation est d'autant plus dramatique que ''nul n’est à l’abri des catastrophes qui peuvent surgir à tout moment''. Ndiaga Ndiaye estime que le président de la République doit tenir sa promesse de refaire la route, une fois au pouvoir. ''Non seulement, le président Macky Sall est de Fatick, mais il a fait ses études à Kaolack. Donc, il doit être en mesure de trouver des solutions idoines'', avance-t-il. Il rappelle également que le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse est originaire de la région. L'état de la route est si mauvais que le trajet Fatick-Kaolack qui doit se faire en 1 heure nécessite plus de quatre heures de gymnastique.
Le commerçant Ousmane Niang, assis devant sa maison à Léona, laisse éclater son amertume devant les drames qui frappent nombre de familles de la région. ''Si le président veut tous nous enterrer, il n'a qu'à nous le dire, comme ça, nous allons