‘’OUBITEY DIANGUE TEY’’ C’EST BIEN ! ‘’AMDIANGUE AM LIGUEYE’’ C’EST BEAUCOUP MIEUX !
« Oubitey diangue tey » un cri du cœur ou un plaidoyer ou une invite à la mobilisation sociale autour de l’école et de l’ouverture des classes lancé par COSYDEP en 2014. Ce concept a fini de se faire une place de plus en plus importante dans l’opinion publique à force de l’entendre par voie d’émission de radio et de télévision à l’approche de la rentrée des classes.
En effet, « Oubitey diangue tey » comme son nom l’indique a pourobjectifd’inciter l’Etat et les acteurs de l’école à se donner tous les moyens possibles pour que les cours démarrent effectivement et concomitamment à date indiquée dans toutes les écoles sans une perte de temps notable. Ce qui sous-entend une invite faite aux enseignants pour le respect du quantum horaire annuel propre à chaque classe mais aussi à l’Etat de supprimer les abris provisoires dans toutes les écoles du Sénégal.
Brièvement ,la mise en œuvre de « Oubi tey diangue tey » a rencontré depuis son lancement plusieurs contraintes et difficultés du fait que l’organisation en tant que telle n’est pas investie du pouvoir et des moyens de pouvoir transformer la situation de l’école sénégalaise selon son désir et au rythme qu’elle aura voulu que les choses se fassent.
L’observation de la carte des infrastructures scolaires montre aisément les inégalités disparates déplorables entre les régions, les départements et les localités du Sénégal dans ce domaine. Les infrastructures scolaires devant correspondre austatut administratif des régions (A titre d’exemple : Kolda, Sédhiou, Kafffrine, Fatik, Matam, Kédougou,) etcsontabsentes. Ce qui est à l’origine sans nul doute du pullulement monstrueux des abris provisoires notés çà et là qui n’ont plus de raison d’exister.
En somme, on est tenté parfois de dire que nous sommes encore au moyen âge dans certaines parties du Sénégal en matière d’infrastructures scolaires. Par ce que l’Etat a érigé des collèges en lycées sans construire de nouvelles classes et sans recruter conséquemment un nombre d’enseignants suffisant.
Dans ce contexte, on a pu observer que pour pallier au déficit d’enseignants au niveau d’un établissement donné, l’administration laissée à elle-même n’a d’autre choix que jouer sur le registre du système D en faisant recours à des chargés de cours en attendant la satisfaction par l’Etat de sa demande par l’envoi d’un vacataire ou d’un enseignant titulaire spécialisé.
Par ailleurs, faut-il le dire en passant, le secteur de l’éducation nationale n’est pas la seule victime des découpages administratifs successifs que le Sénégal a connu depuis 1984. Le secteur de la santé en est une autre victime des découpages administratifs abusifs Ici aussi, les infrastructures sanitaires disponibles necorrespondent pas au statut administratif des localités (régions, et départements). Des postes de santé sont automatiquement transformés en Etablissement Public de Santé (EPS). Ce qui n’est pas sans conséquence sur la disponibilité des ressources humaines aux niveaux des infrastructures sanitaires de la région et du district..
Dans ces cas,des solutions de compensation sont localement envisagées avec un recrutement de personnel qualifié manquant dans la structure par la collectivité locale ou le comité de santé ou les partenaires techniques et financiers.
Bref ! Le changement en toute chose commence toujours par une prise de conscience de l’enjeu situationnel de laquelle découle toute volonté de changement. Le secteur de l’éducation n’échappe pas à cette règle.
Au jour d’hui, la résolution des problèmes que traversent l’école et ses acteurs est une question de volonté politique sans plus sans moins. Que l’Etat satisfasse les doléances des enseignants le problème est résolu. Mais l’Etat n’a pas que les enseignants à satisfaire les revendications. Toutefois, il doit s’efforcer à trouver les moyens de sa politique. Carla première ressource du Sénégal est la qualité de ses ressources humaines que nous sommes en phase de perdre petit à petit. La baisse du niveau des élèves et des étudiants tant décriée et les résultats catastrophiques au BAC en 2015 en sont une parfaite illustration.
Depuis 2012, la situation de l’école sénégalaise est plus qu’agitée comme un océan déchainépar de nombreux problèmes de nature différente parmi lesquels il faut noter la recrudescence des grèves des enseignants particulièrement du primaire et du moyen. La durée du temps de grève en 2015 a failli hypothéquer l’année scolaire en 2015. En vérité, en interrogeant l’histoire on se rend compte que les problèmes de l’école sénégalaise ne datent pas d’au jour d’hui. Ils ont commencé bien avant.Plus loin que 2012 année de la deuxième alternance politique. La volonté de réforme et de trouver des solutions aux problèmes aux quelles étaient confrontés l’école ont amené les autorités à tenir lesassises nationales de l’éducation nationale en 1981.
Les conséquences quiont découlé de cette situation qui n’a fait que trop durée sont plusieurs mais parmi celles-ci qui reviennent le plus souvent dans le discours des acteurs de l’école sont la baisse du niveau des élèves et des étudiants et l’inadéquation entre les enseignements reçus et les offres d’emploi du marché.
« Oubitey diangue tey » c’est bien ! « Am diangue, amligueye » c’est beaucoup mieux ! Et plus important ! C’est bien d’aller à l’école mais pour apprendre quoi ?
On reproche au système éducatif sénégalais de produire des diplômés sans métiers, beaucoup plus de littéraires que de technicien et de scientifiques. Du point de vue de la quantité, on peut acquiescer et dire oui !Cependant, vu sous l’angle de l’utilité c’est moins évident. Chacun a un rôle précis à jouer à jouer dans le développement.
La mise en place d’un Ministère de l’Education nationale suppose la prise en chargedes questions d’éducation par ce dit ministère. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que le Ministre en charge de l’Education nationale se doit, se donner les moyens de fabriquer un citoyen imbu de ses valeurs sociétales positives (culturelles et religieuses,) apte à relever les défis de son époque.. Par ce que préparé à pouvoir le faire. Ce ministre en charge de l’Education nationale a la lourde tâche de s’occuper de ce qui doit être mis en termes de valeurs et de connaissances dans la tête de nos enfants et de la manière de le faire.
En guise d’illustration, face à la force armée occidentale supérieure, Serigne Touba, El hadj Malick SY, El Hadj Oumar Foutiyou TALL, Khalifa Ibrahima NIASS et Limamou LAYE ont opposés à ces tyrans du temps passé une résistance culturelle en formatant les esprits et les cœurs de leurs talibés respectifs à l’œuvre de Dieu et à la mystique du travail à travers l’éducation et l’enseignement.
Force est de constater qu’ à chaque fois qu’il est question de l’école sénégalaise dans la presse, malheureusement, il est fait cas de revendications et des grèves des enseignants. Rien de plus. Rien de moins !
Quand est ce que le Ministre en charge de l’Education nationale et ses partenaires sociaux porteront le débat de la lutte contre les grossesses des élèves, prendront en charge le débat de l’hygiène mensuelle des filles et poseront le débat du tabagisme des enseignants et des élèves à l’école ?Etc
Les acteurs de l’école s’accusent tous les jours. L’opinion publique indexe les enseignants et fustige le bas niveau des enseignants recrutés et les nombreuses grèves des partenaires sociaux. Les enseignants pointent du doigt l’Etat qui manque de vision et de volonté politique pour satisfaire la demande sociale du secteur en vue d’améliorer la qualité de l’école et de l’enseignement.
Cinquante-cinq ans (55ans) après notre accès à la souveraineté internationale, un audit du système éducatif sénégalais s’impose. Un audit du système éducatif de 2000 à 2015 et non des assises nationales de plus dont les recommandations auront du mal d’être appliquées
Au finish, la finalité des études c’est quoi ? C’est d’avoir un job. Mais pourvu qu’on vous apprenne quelque chose qui serve à trouver ce job. C’est là où se trouve le débat ! En disant aux enfants,allez-y à l’école ! Certainement, ils vont y aller. Cependant pour apprendre quoi ? Pour faire quoi ?
« Oubi tey diangue tey » Et après ?C’est la suite qui est intéressante !
Par Baba Gallé DIALLO Réalisateur
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