Quand les femmes s’imposent
En partenariat avec le Festa2h, l’Association Gën Ji Hip Hop a organisé hier à la maison des cultures urbaines de Ouakam une demi-journée Troc. Cette activité entre dans le cadre des festivités du festival qui se poursuit jusqu’au samedi 08 juillet.
A l’occasion de la 12ème édition du festival international de hip hop et de cultures urbaines (festa2h), les rappeuses ont déroulé hier une série d’activités au centre culturel de Ouakam. L’événement entre dans le cadre d’un partenariat entre Festa2h et l’Association ‘’Gën Ji hip hop’’ qui regroupe toutes les femmes qui évoluent dans les métiers des cultures urbaines. En effet, les rappeuses de Dakar, Montréal, Casa et Bamako ont revisité le fonctionnement de leur milieu avant d’étaler les perspectives de ce dernier.
Pour Ndèye Fatou Tounkara, alias Wasso, Secrétaire générale de ‘’Gën Ji hip-hop’’, le plus important pour elles, c’est de se connaître et d’échanger des idées. Et surtout essayer de créer un lien entre elles. Parce que, dit-elle, elles sont ‘’amoureuses’’ du hip-hop. A la fin de cette demi-journée, elles comptent poursuivre leurs activités et rester en contact. ‘’On a constaté que chaque année, il y a des invités artistes femmes qui viennent participer au festival mais on n’a jamais eu le temps d’échanger, de se parler. On les voyait juste sur la scène jouer ; après, c’est fini. C’est la raison pour laquelle on a organisé cette demi-journée pour échanger sur des projets, des styles, des idées, et créer une ambiance’’, explique Ndèye Fatou.
Par ailleurs, cette percée des femmes dans cette édition du Festa2h a fait que le projet Jokko Fam qui regroupe 5 rappeuses originaires du Sénégal, de la Mauritanie, du Maroc et de la Mauritanie a été renouvelé. Elles étaient en résidence au Sénégal pour enregistrer 7 morceaux, une vidéo qu’elles vont présenter aujourd’hui à la Maison de la culture Douta Seck avant de rallier la Mauritanie pour s’y produire le 08 juillet lors du ‘’festival Assalamalekoum’’. En septembre prochain, elles seront à Casa et en février 2018 à Ségou au Mali où la résidence sera renouvelée.
La Secrétaire générale de l’Association considère que les femmes ont aussi leur place dans le milieu du hip hop. Donc, souligne-t-elle, elles doivent se connaître et partager le bon côté du milieu d’artistes. ‘’On ne peut pas dire que la femme est venue pour fédérer ou pour décorer le milieu. On oublie même ce statut de ‘’femme’’. Au finish, cela devient un fardeau pour nous. On aime et assume ce que l’on est. Le rap est une passion avant d’être un travail’’, dit-elle.
HABIBATOU WAGNE