Publié le 18 Jul 2013 - 21:59
20 ANS DE TRAVAUX FORCÉS EN APPEL

Pape Diallo avait planté plusieurs coups de couteau à son voisin

 

Condamné à 20 ans de travaux forcés par la Cour d’assises de Kaolack pour meurtre, El Hadj Amadou Samba Diallo n’a pu bénéficier de la réduction de peine qu’il espérait. La Cour d’assises d’appel de Dakar a confirmé le jugement rendu en première instance.

En faisant appel, El Hadj Amadou Samba Diallo dit Pape Diallo espérait purger moins de 20 ans de travaux forcés. Son avocat, Me Adnan Yakhya, avait même misé sur une peine de 10 ans. Hélas, la Cour d’assises d’appel de Dakar a brisé leur espoir, en confirmant la décision rendue en première instance par la Cour d’assises de Kaolack. Pape Diallo avait tué de manière horrible Serigne Seck. C’était le 1er mars 2007, au croisement Balla Mbaye, à Ndoffane, dans la région de Kaolack.

Six ans après les faits, Awa Dia a retracé hier le film de la mort ‘’atroce’’ de son époux. Une mort qui, selon elle, n’a été que l’aboutissement d’une menace plusieurs fois proférée par l’accusé. ‘’Il avait promis de tuer mon mari et il l’a fait’’, a pesté la veuve, mère d’un enfant de 15 ans. Ce jour-là, son mari, qui regardait un match de la ligue des champions, est sorti à la mi-temps. ‘’En revenant, il s’est arrêté pour aider un handicapé à réparer sa moto. Pape Diallo l’a trouvé là-bas et lui a lancé une brique, avant de lui planter plusieurs coups de couteau’’, a raconté la veuve. Le témoin Aïda Mendy en a dit davantage. ‘’J’ai été surprise dans mon sommeil par des bruits. Je croyais que c’était des ânes qui se battaient, mais j’ai vu Serigne Seck marcher à reculons poursuivi par Pape Diallo’’, a renseigné la dame. Et d’ajouter : ‘’Ils se sont retrouvés dans l’enclos qui me sert de toilettes et j’ai entendu Serigne crier à trois reprises : à l’aide, il va me tuer’’. Lorsque les secours sont arrivés, la victime gisait dans une mare de sang, avec la gorge presque tranchée et des blessures au thorax, au cou et au cœur.

''Il a eu une crise épileptique''

Désigné comme l’auteur des blessures fatales à la victime, Pape Diallo a allégué devant les juges que le défunt s’est blessé tout seul. ‘’Alors que je rentrais chez moi, Serigne a subitement surgi devant moi, en me reprochant de l’avoir traîné en justice. Il a brandi un pistolet et je l’ai frappé. L’arme est tombée’’, a déclaré l’accusé. ‘’Il a sorti un couteau, nous avons commencé à nous disputer l’arme. Il a eu une crise épileptique et je suis parti, sans toucher au couteau.’’ A l’en croire, au contraire, c’est lui qui devrait être la victime, car Serigne Seck lui a administré plusieurs coups de couteau. ‘’Ils ne m’ont pas atteint grâce à mon arsenal mystique’’, a-t-il avancé. Sur l’origine de la bagarre, Pape Diallo a soutenu que la victime lui nourrissait une haine incompréhensible et ne cessait de le provoquer et de le menacer de mort.

C’est pourquoi son conseil a estimé qu’il y a l'excuse de la provocation. ‘’Il faut au moins retenir l'excuse de provocation, car mon client était harcelé, opprimé par la victime qui ne ratait aucune occasion pour l'humilier’’, a argué Me Yakhya. Ce que l’avocat général, Djibril Bâ, a refusé. Selon lui, l’excuse de provocation ne saurait prospérer. Conforté par le témoignage de Aïda Mendy, il a soutenu que le pistolet n’existe que dans l’esprit de l’accusé. Tout compte fait, il a requis dans le sens de la confirmation. Chose faite par la Cour, puisque Pape Diallo devrait en principe recouvrer la liberté dans 14 ans.

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