Le boulanger purgera la moitié de sa peine
Condamné par la Cour d’assises de Kaolack à 20 ans de travaux forcés pour vol aggravé, Adama Wone purgera finalement 10 ans de travaux forcés.
A cause d’un sac d’ail, Adama Wone allait passer 20 années de sa vie derrière les barreaux. C’est en 2029 qu’il devait sortir de prison, finalement, il sera libre dans trois ans. Âgé de 42 ans, le boulanger avait été condamné, le 18 novembre 2009, à 20 ans de travaux forcés pour vol avec effraction commis la nuit avec port d’arme et usage de violence, tentative de vol en réunion par effraction avec usage d’armes. Mais la Cour d’assises d’appel de Dakar a suivi le parquet général, en infligeant finalement 10 ans de travaux forcés à l’accusé. De l’avis du substitut général Gormack Tall, ‘’reconduire cette peine, c’est passer à côté, car 20 ans derrière les barreaux, c’est toute une vie’’. Même s’il juge les faits ‘’extrêmement’’ graves, il estime que Adama Wone mérite de purger la moitié de sa peine. Surtout que, pense-t-il, l’accusé ne doit pas payer à la place de ses 12 acolytes disparus dans la nature. Alors que lui seul est derrière les barreaux depuis sept ans.
''C’était la première fois qu’on opérait hors de Dakar''
Cette situation a-t-elle poussé Adama Wone à se repentir ? Quoi qu’il en soit, après quelques tergiversations, l’accusé a fini par faire des aveux circonstanciés, devant la Cour d’assises d’appel. Or, devant devant la Cour d’assises de Kaolack, il était revenu sur ses aveux faits à l’instruction, en optant pour la dénégation. ''J’avais peur, c’est pourquoi j’avais dit des contrevérités à la Cour'', a-t-il confessé au président Mamady Diané et à ses deux conseillers. Il ressort de ses aveux que la bande a perpétré 18 cambriolages à Dakar. ''C’était la première fois qu’on opérait hors de Dakar'', a-t-il confié. Cette nuit du 25 au 26 juillet 2006, Adama Wone et ses acolytes ont attaqué le Crédit mutuel de Koussanar, en région de Tamba. ''Nous étions 13 personnes. Mamadou Diallo était le chef de la bande. Il détenait un pistolet’’, a indiqué l’accusé, tout en indiquant qu’il faisait le guet. Toutefois, l’opération avait foiré, car les caïds n'avaient pas pu ouvrir le coffre. Dans leur quête de butin, ils sont allés ensuite cambrioler la boutique de Malick Kane. Ils ont emporté un sac d’ail et des cartes de crédit d’une valeur de 400 000 francs Cfa. D’après toujours les révélations de l’accusé, la bande est retournée à la banque pour défoncer le coffre. Avisée, suite au déclenchement de l’alarme, la responsable de l’agence a débarqué sur les lieux. Elle s’est retrouvée avec un doigt sectionné tandis que les gardiens ligotés, se tordaient de douleur. Finalement la bande a été obligée de rebrousser chemin, avec l’arrivée des gendarmes. Au cours de leur retraite, les malfrats ont tiré en l’air. ''C’est Seydou qui a sectionné le doigt de la dame avec son coupe-coupe. Moi, j’ai tiré le coup en l’air’’, a confié Adama Wone arrêté le lendemain au moment où il tentait d’écouler le sac d’ail. C’est pourquoi son conseil Me Solange Kandé a estimé qu’un sac d’ail ne méritait pas 20 ans de travaux forcés.