Belle leçon de l’Orchestre national
L’Orchestre national du Sénégal, section jazz et celui de la Mauritanie ont assuré le spectacle, dimanche soir, à la place Faidherbe. C’est à l’occasion du 27e Festival international de jazz de Saint-Louis.
Beaucoup de musiciens bien connus de la musique sénégalaise comme Vieux Mac Faye ou encore Yoro Ndiaye ont souvent dénoncé le fait de n’être pas invités sur la scène In du Festival international de jazz de Saint-Louis. Comme eux, beaucoup de chanteurs rêvent de prester un jour sur cette mythique scène qui a reçu les plus grands de la musique africaine, voire mondiale, comme Marcus Miller, Manu Dibango, Lucky Peterson, la diva Aminata Fall, Etienne Mbappé, etc. C’est pour dire que participer à cette manifestation est très important pour un artiste et n’est pas donné à tout le monde. Des artistes inconnus du grand public, mais pétris de talent, ont pu, dimanche soir, le faire. Un rêve se réalisait ainsi peut-être pour eux.
Ils ont été invités sur la scène par les musiciens de l’Orchestre national du Sénégal, section jazz. Ces derniers étaient dans la vieille ville depuis quatre jours et ont travaillé avec ces chanteurs. Et c’est sur la scène de la 27e édition du Saint-Louis Jazz, qui a débuté le 26 avril dernier et se termine ce 1er mai, qu’ils ont fait la restitution de leurs ateliers. D’après le directeur de l’Orchestre national Adama Diallo, cette expérience va être renouvelée tous les ans, à l’occasion du festival de jazz. Il est dans les missions de la formation musicale qu’il dirige de former de jeunes artistes, les orienter et leur donner quelques bases solides.
A Saint-Louis, ils ont travaillé avec divers bons acteurs de la musique et trois d’entre eux sont des chanteurs. Le seul homme du trio s’appelle Tex et s’est particulièrement bien distingué sur la scène. Il dit être originaire de Guet-Ndar. Sa guitare en bandoulière, il a fait voyager le public, le temps d’un morceau, dans de merveilleux univers musicaux. Sa voix, elle, est juste unique. Ce Tex, il a tout pour faire une belle carrière musicale et l’Orchestre national n’a pas eu tort de le faire jouer au même titre que Mama Sadio. Avant le passage de ces prometteurs jeunes, la section jazz de l’Orchestre national a régalé les festivaliers, avec d’abord ‘’Taara’’, ensuite ‘’Xandiou’’ et ont terminé le show sur les notes de ‘’Mansané Cissé’’.
La première partie du show du dimanche soir marquant le troisième jour du festival de jazz, a été assurée par l’Orchestre national de jazz de la Mauritanie. La lead vocale, la griotte iggawins (caste des griots mauritaniens) Noura Mint Seymali a régalé le public avec sa belle voix. Il ne pouvait en être autrement. La diva a commencé à chanter à ses 13 ans aux côtés de sa belle-mère dont elle est l’homonyme. Dans ses textes, elle parle beaucoup de Dieu, de la foi musulmane. Elle se définit comme non-politique, mais défend quand même la cause des femmes. A travers sa musique, elle les invite à se prendre en main. A la place Faidherbe, le public l’a plus applaudie pour sa belle musique et la musique jouée par ses instrumentistes que pour les paroles de ses chansons. Sa musique est un savoureux cocktail. Elle allie musique arabe, tonalités d’Afrique de l’Ouest, blues et rock. Avec son instrument, l’ardîn, elle assure les airs orientaux.
BIGUE BOB (Envoyée spéciale à Saint-Louis)