Encore les Doff du rire à Dakar
Le casting est multiculturel et les spectacles le seront tout le temps que durera la 5e édition du festival Yass et les Doff du rire. Les comédiens devant jouer cette année ont fait face à la presse hier dans un hôtel de Dakar.
Yass, Farid Chamekh, Donel Jack’Sman et le duo Odah et Dacoh sont les comédiens qui animeront la 5ème édition du festival ‘’Yass et les Doff du rire’’. Ainsi, ils seront six ‘’Doff’’ sur différentes scènes de Dakar, du 16 au 21 de ce mois. Ils ont donné leur premier spectacle hier dans un hôtel de Dakar. C’est au tour du théâtre de verdure de l’institut français Léopold Sédar Senghor de recevoir ces artistes ce jour. Les 19, 20 et 21, ils seront au théâtre national Daniel Sorano.
En conférence de presse hier dans un hôtel de Dakar, Yass et ses ‘’Doff’’ assurent que nul ne regrettera de s’être déplacé pour venir les voir. Et comme le dit la comédienne du groupe à chacun de ses spectacles : ‘’Vous êtes venus pour rire, vous allez pleurer.’’ Par conséquent, il y aura beaucoup d’émotions à partager. Surtout que, certains des stand-uper invités sont conscients du changement d’environnement et prévoient d’adapter leurs vannes aux réalités africaines. Car, un Sénégalais ne saurait rire d’une blague parlant de ce qui passe dans les gares parisiennes par exemple pour n’y avoir jamais été. ‘’On ne va pas chercher bien loin. On va s’inspirer de nos expériences personnelles. Dans notre métier, on observe beaucoup et cela nous sert toujours après, puisque j’utilise après certaines choses dans mes spectacles. L’actualité aussi nous influence et là, on est chargé. On a beaucoup de choses à dire’’, affirme Farid.
Donel qui est un humoriste camerounais qui preste en France lui aussi embouche la même trompette. ‘’Quand on joue en France on utilise des codes qui sont purement français. Alors ici, on essaiera d’extraire 20 minutes de notre spectacle le plus efficacement possible et les parties les plus compréhensibles. On essaiera de jouer sur des choses universelles’’, promet-il. Tatiana est loin elle de ces considérations-là. ‘’La dame de fer’’, le nom du spectacle qu’elle compte présenter, est un hommage à sa maman, à la femme africaine. Donc, il parle beaucoup au public africain.
Odah et Dako n’ont pas eux non plus besoin de réadapter leur discours. Le duo fait dans l’improvisation. ‘’On n’est pas maîtres de ce qui va se passer parce que la matière première n’est pas encore là’’, assure Dako. Eux, jouent avec le public et le spectacle dépend du public qui reçoit.
Yass lui est sénégalais et présente une pièce de 20 minutes comme tous les autres. Il donne la parole à travers son jeu à une prostituée ivoirienne qui s’appelle Pentecôte. Cela promet. Même si les comédiens peuvent quand même se fixer des limites dans le traitement de certains sujets. Comme le dit Farid : ‘’On peut rire de tout tant qu’on n’est pas dans le blasphème et l’irrespect’’. Donel partage son avis, même s’il voit les choses sous un autre angle. En effet, pour lui, le problème n’est pas : ‘’peut-on rire de tout ? mais plutôt doit-on rire de tout ?’’ Et pour lui, c’est la question que doit se poser tout humoriste.
Par ailleurs, à part Yass qui est l’initiateur de ce festival, il n’y a pas de stand-uper sénégalais dans le groupe. ‘’Ce n’est pas parce que je ne veux pas les intégrer mais personnellement, je n’en connais pas qui est francophone’’, c’est-à-dire qui preste dans la langue de Molière. Sauf bien sûr Kader Diarra. ‘’Je ne veux pas dire du mal de lui vraiment. Mais une fois on l’a fait jouer mais, pour moi, il n’a pas encore suffisamment de matière pour tenir 20 minutes’’, explique Yass.
BIGUE BOB