Repenser les imaginaires numériques africains
La 6e édition du festival Afropixel s’est ouverte hier à Dakar. Pour cette année, il sera question, selon les organisateurs qui ont fait face à la presse à Kër Thiossane, de parler des imaginaires numériques du continent africain.
A l’occasion de la 13e édition de la Biennale de l’art africain contemporain (Dak’Art), Kër Thiossane a lancé, depuis hier, la 6e édition du festival Afropixel. Laquelle se poursuit jusqu’au 30 mai prochain. A cet effet, la cellule d’organisation a fait face à la presse pour revenir sur le contenu du programme. Selon la directrice de Kër Thiossane, Marion Louis-Grand Sylla, le thème retenu cette année est : ‘’Peut-on encore imaginer des utopies non-alignées sur les grands axes de développement du monde numérique ?’’. Les artistes vont se pencher sur cette question pour une durée de 5 à 15 jours, renseigne la directrice.
Elle informe aussi que des ateliers vont se tenir et se veulent des moments de partage et de transmission entre des artistes professionnels et des participants issus de différents secteurs autour de l’art et du design, l’artisanat traditionnel, l’insertion et la formation, les études universitaires. A côté, se tiendra spécialement une résidence d’artistes sur les ‘’Utopies non-alignées’’, entre autres. Ensemble, ils vont s’appuyer également sur un questionnement international, sur l’influence que les ‘’imaginaires numériques’’ peuvent avoir sur le présent en Afrique et sur les visions futures du continent. D’où l’objectif du festival tel que soutenu par le commissaire de l’exposition ‘’Xam-Xam’’, Oulimata Diop, qui se tient au cours de ce festival.
’’Notre mission est d’explorer les usages locaux d’internet, de rendre compte de ce qui pourrait se faire sur le continent africain localement à partir de la technologie numérique’’. Selon elle, à la fin des années 1990, quand on parlait des taux de pénétration de l’internet en Afrique, il était question d’un début de ‘’fracture numérique’’. D’après elle, ‘’le continent africain a utilisé massivement la téléphonie mobile qui a permis de combler ce gap numérique et fait en sorte que l’Afrique soit sur la carte du numérique. Il ne s’agit pas de dire que l’Afrique entière est complètement connectée, mais simplement de constater qu’une culture numérique se développe dans le continent’’.
HABIBATOU WAGNE