Chronique d’un retard à l’allumage
Décembre 2014, juillet 2015, décembre 2015. Maintenant juillet 2016. En moins de 4 ans, quatre dates ont été avancées par les autorités pour la livraison de l’aéroport International Blaise Diagne de Diass.
A quand le démarrage des activités à l’aéroport international Blaise Diagne ? Chaque ministre qui passe donne ‘’son délai’’. En octobre 2013, le ministre du Tourisme et des Transports aériens d’alors, Oumar Guèye, à l’issue d’une visite de terrain à l’Aibd, déclarait : ‘’Les travaux sont avancés, avec un taux de l’ordre de 70%, mais il y a beaucoup de choses à faire. Si toutes les conditions sont réunies, l’aéroport pourrait être livré en novembre 2014, moi je dirais décembre 2014’’. Mais, le Directeur régional de Saudi Ben Laden Group avait, lui, fait une précision de taille. ‘’Si la trésorerie marche, tout sera terminé.’’
Avant la visite du ministre Oumar Guèye, une délégation de 35 parlementaires de la commission urbanisme et habitat s’était rendue à l’AIBD en janvier 2013. A cette date, le taux d’exécution des travaux était toujours entre 65 et 70%. Par la suite, les autorités ont continué à se rendre à l’AIBD. Et à chaque fois, une nouvelle date de réception a été avancée.
Livraison : premier semestre 2016
Toutefois, les choses ne semblaient toujours pas décoller à l’AIBD. Suffisant pour que lors d’un conseil des ministres tenu le 12 décembre 2013, Macky Sall exigeât du gouvernement ‘’la prise de toutes les dispositions utiles pour la livraison de l’aéroport en décembre 2014’’. Il ordonna ensuite son gouvernement à ‘’assurer une prise en charge immédiate du processus de relance et de finalisation des travaux avec dans l’urgence la mise en route d’actions impératives de reprise des activités au niveau du site’’.
Malgré les exigences du chef de l’Etat, la date de décembre 2014 était déjà compromise. Un nouveau rendez-vous est fixé pour juillet 2015. Mais Il faudra encore attendre. Abdoulaye Mbodj, dans une sortie dans Sud Quotidien, annonce la livraison de l’aéroport en décembre 2015. La raison évoquée par l’actuel DG, ‘’les déplacements des populations des environs’’ et les ‘’sous-projets qui se sont rajoutés sur le budget initial’’.
Toujours est-il que depuis avant-hier, un nouveau deadline est donné par le tout nouveau ministre du Tourisme et des Transports aériens. La réception prévue en décembre 2015 sera différée. Maïmouna Ndoye Seck qui était dans le site veut voir les vols commerciaux dès le premier semestre de l’année 2016, en juillet plus précisément. Les travaux sont attendus pour être terminés au plus tard en décembre 2015. Mais le seul hic est que le groupe Studi, Saudi Ben Laden Group et la Direction de l’AIBD n’émettent pas sur la même longueur d’onde en ce qui concerne le taux d’exécution des travaux et la justification des avenants. Un taux qui, selon le ministre, est aujourd’hui de 90%. Depuis décembre 2012, où le taux était compris entre 65 et 70%, seules quelques avancées ont été faites dans la finition des travaux.
Un problème juridique
Le retard dans la livraison de l’aéroport Blaise Diagne inquiète. Trois dates : décembre 2014, juillet 2015, décembre 2015 ont été déjà annoncées. Aujourd’hui, on s’achemine vers une quatrième ; juillet 2016 pour voir si l’aéroport Blaise Diagne sera enfin fonctionnel. Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, interpellé hier sur le sujet, en marge de sa visite de travail à la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor (DGCPT), informe qu’il y a un ‘’petit différend avec Saudi Ben Laden Group’’.
‘’Saudi Ben Laden nous a proposé un cinquième avenant que nous n’avons pas encore signé parce que nous pensons qu’il y a des éléments de précision qui doivent être donnés’’, renseigne Amadou Ba. Pour le ministre, la redevance de développement des infrastructures aéroportuaires (Rdia) a été soldée. Mais il reste ‘’8 milliards qui n’ont pas été payés, qui ont été budgétisés et qui sont même virés’’. L’argentier de l’Etat de poursuivre : ‘’Le problème de l’aéroport n’est pas un problème de Rdia mais plutôt des questions juridiques qui se posent entre Saudi Ben Laden et le gouvernement du Sénégal et qui sont en phase d’être réglées. Ce n’est vraiment pas la Rdia qui est en cause’’, a conclu le ministre de l’Economie.
ALIOU NGAMBY NDIAYE